Les 6 questions concrètes à se poser pour réfléchir au monde d’après selon le philosophe Bruno Latour

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Cultures de thé en Argentine (27°50' S - 56°01' W). © Yann Arthus-Bertrand

Afin de préparer le monde de l’après Covid-19, de réfléchir à quels modèles de sociétés nous voulons au sortir du confinement et quelles sont nos attentes tant individuelles que collectives, il convient de se poser les bonnes questions. Le philosophe français Bruno Latour propose un outil de discernement sous la forme de 6 question concrètes à se poser. Il s’agit de faire la liste des activités dont vous vous sentez privées par la crise actuelle et qui vous donne la sensation d’une atteinte à vos conditions essentielles de subsistance. Qu’est ce qui est désirable ? souhaitable ? À quoi devons nous renoncer ? Est-ce légitime ? Nous vous proposons de prendre un peu de temps afin de lire ces 6 questions puis de mieux envisager notre avenir. Bref, voici un petit moment d’introspection et e discernement face à nos contradictions. Tout le monde peut s’approprier ce questionnaire car sans les bonnes questions, il sera difficile d’avancer et de remettre en cause les choses.

Un outil pour aider au discernement  (proposé dans un article paru dans AOC Imaginer les gestes-barrières contre le retour à la production d’avant-crise)

Comme il est toujours bon de lier un argument à des exercices pratiques, proposons aux lecteurs d’essayer de répondre à ce petit inventaire. Il sera d’autant plus utile qu’il portera sur une expérience personnelle directement vécue. Il ne s’agit pas seulement d’exprimer une opinion qui vous viendrait à l’esprit, mais de décrire une situation et peut-être de la prolonger par une petite enquête. C’est seulement par la suite, si vous vous donnez les moyens de combiner les réponses pour composer le paysage créé par la superposition des descriptions, que vous déboucherez sur une expression politique incarnée et concrète— mais pas avant. Attention : ceci n’est pas un questionnaire, il ne s’agit pas d’un sondage. C’est une aide à l’auto-description.

Il s’agit de faire la liste des activités dont vous vous sentez privées par la crise actuelle et qui vous donne la sensation d’une atteinte à vos conditions essentielles de subsistance. Pour chaque activité, pouvez-vous indiquer si vous aimeriez que celles-ci reprennent à l’identique (comme avant), mieux, ou qu’elles ne reprennent pas du tout. Répondez aux questions suivantes :

Question 1 : Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles ne reprennent pas ?

Question 2 : Décrivez a) pourquoi cette activité vous apparaît nuisible/superflue/dangereuse/incohérente ; b) en quoi sa disparition/mise en veilleuse/substitution rendrait d’autres activités que vous favorisez plus facile/plus cohérente ? (Faire un paragraphe distinct pour chacune des réponses listées à la question 1.)

Question 3 : Quelles mesures préconisez-vous pour que les ouvriers/employés/agents/entrepreneurs qui ne pourront plus continuer dans les activités que vous supprimez se voient faciliter la transition vers d’autres activités ?

Question 4 : Quelles sont les activités maintenant suspendues dont vous souhaiteriez qu’elles se développent/reprennent ou celles qui devraient être inventées en remplacement ?

Question 5 : Décrivez a)pourquoi cette activité vous apparaît positive; b) comment elle rend plus faciles/harmonieuses/cohérentes d’autres activités que vous favorisez; etc.) permettent de lutter contre celles que vous jugez défavorables ? (Faire un paragraphe distinct pour chacune des réponses listées à la question 4)

Question 6 : Quelles mesures préconisez-vous pour aider les ouvriers/employés/agents/entrepreneurs à acquérir les capacités/moyens/revenus/instruments permettant la reprise/le développement/la création de cette activité ? (Trouvez ensuite un moyen pour comparer votre description avec celle d’autres participants. La compilation puis la superposition des réponses devraient dessiner peu à peu un paysage composé de lignes de conflits, d’alliances, de controverses et d’oppositions.)

Outil de discernement en 6 questions par Bruno Latour
Reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur

4 commentaires

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    • Marie Koenig

    Je ne sais pas où écrire pour l’activité alors je.vous le dis. Je.voudrais qu’on abolisse la chasse. C’est une activité cruelle, malsaine qui ne sert à rien. Des hommes qui ne pensent qu’à tuer des animaux sans défense. C’est une torture indescriptible pour ces êtres. Nous n’avons pas le droit de faire souffrir ces.bêtes comme ça.

    • Élisabeth DUCHOSSOY

    Interdire les corridas et toutes pratiques barbares envers les animaux !

    • Robberecht

    Bonjour,
    Avez-vous relu la première phrase ? (« Afin de préparer le monde de l’après Covid-19, de réfléchir à quelles modèles de sociétés nous voulons pour au sortir du confinement … »).
    Si la réponse est positive cela signifierait que vos rédacteurs doivent vraiment faire un autre métier.
    Si au contraire, comme je le pense, vous ne relisez pas vos articles cela témoigne d’un manque total de respect du lecteur.
    Certes vous n’avez pas beaucoup de moyens, mais une relecture rapide aurait permis au premier coup d’œil de s’apercevoir que cette phrase n’est pas lisible. Publier un article comportant un tel niveau de langage peut faire fuir les lecteurs les plus cultivés et donc probablement les plus prescripteurs pour vous. A vous de faire le choix, des économies de relecture d’un côté et la perte de lecteurs de l’autre.
    Connaissant le professionnalisme de monsieur Yann Arthus-Bertrand, je pense qu’il aurait honte et ferait vite le choix de la qualité éditoriale plutôt que de l’économie d’une relecture.
    J’attends un autre niveau de considération des lecteurs de la part de GoodPlanet !
    Cordialement.

    • Philippart jeanine

    © RTL-TVI Emission *I Comme* du 15/10/2016

    Lorsque nous mourons, nous n’avons généralement, que deux options pour notre corps: l’enterrement et l’incinération.

    Or, l’une et l’autre sont très polluantes et cassent, irrémédiablement, le cercle vertueux de la Vie sur terre

    Mais il existe une troisième solution, que nous appelons l’Humusation:

    il s’agit d’un processus contrôlé de transformation des corps par les humuseurs (micro-organismes présents uniquement dans les premiers cm du sol) dans un compost composé de broyats de bois d’élagage, qui transforme, en 12 mois, les dépouilles mortelles en Humus sain et fertile.

    La transformation se fera hors sol, le corps étant déposé dans un compost et recouvert d’une couche de matières végétales broyées que les Humusateurs ajusteront pour en faire une sorte de « monument vivant ».

    http://WWW.humusation.org
    En une année, l’humusation du défunt, réalisée sur un terrain réservé et sécurisé qui aura pour nom “Jardin-Forêt de la Métamorphose”, produira +/- 1,5 m³ de « super-compost ».

Patrick Criqui, directeur de recherche au CNRS à propos des enjeux de la COP29 : « réduire les émissions de gaz à effet de serre est moins coûteux dans les pays du Sud que dans les pays du Nord »

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