À Marcoussis, six immenses serres côtoient les labours, faites d’arceaux et de bâches translucides pour protéger du frimas de l’hiver les semis de légumes. Plus loin, dans une autre parcelle, une immense pépinière chauffée à 25°c sert d’abri contre le gel aux plantes plus fragiles. Là, Henry participe à la production de légumes bios labellisés AB, vendus chaque semaine à 350 adhérents de la région. Encadré par deux maraîchers, il prépare, avec les autres Jardiniers, les cultures sous serre et en plein champ, constitue les paniers, désherbe, plante les légumes, les récolte, les livre dans les points de vente. « Les jardins permettent aux gens de remettre le pied à l’étrier plutôt que rester dans la rue sans rien faire » explique-t-il. Ne rien faire est impossible dès que l’on intègre le chantier d’insertion des Jardins de Cocagne de Marcoussis. Chacun alternativement est occupé dans les serres ou participe à une formation professionnelle, animée par un travailleur social. Henry suit des cours de remise à niveau en mathématiques et en français, il participe à des forums de rencontre où l’on apprend à rédiger des lettres de motivation et un curriculum vitae. Il a trouvé son équilibre.
« Il s’agit de donner l’étincelle aux Jardiniers, commente Guillaume Boutrois, maraîcher-encadrant des Jardins de Marcoussis. C’est une façon de les aider à retrouver de la confiance en eux ». Guillaume est garant de la production biologique du Jardin, c’est-à-dire qu’il établit un plan de culture le plus diversifié possible, qu’il veille au bon déroulement des étapes de la production des plantes et répartit le travail des Jardiniers. Les Potagers de Marcoussis redonnent espoir : espoir pour les apprentis maraîchers de trouver à nouveau leur place sur le chemin de l’emploi, « de sortir du cercle vicieux pour entrer dans un cercle vertueux » résume Guillaume.
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