Les premiers arbres qui composent la nouvelle forêt d’Ile-de-France ont été plantés fin novembre 2019, pourtant, pour le moment, elle ne porte pas encore de nom officiel et n’apparaît sur aucune carte. C’est sur une ancienne plaine agricole que, dans quelques décennies, une nouvelle forêt de 1340 hectares verra le jour en région parisienne. « Pour l’Île-de-France, c’est totalement inédit et cela ne se reproduira certainement pas à l’avenir », affirme Bernard Tailly, l’un des porteurs du projet, l’ancien maire (divers droite, de 1989 à 2020) de Frépillon et président du Syndicat Mixte d’Aménagement de la Plaine de Pierrelaye-Bessancourt (SMAPP).
Ce projet complexe a nécessité plus d’un quart de siècle avant de voir le jour. Le boisement prendra place à une vingtaine de kilomètres de Paris, plus précisément sur la plaine de Pierrelaye-Bessancourt dans le Val d’Oise (95) entre les communes de Bessancourt, Frépillon, Herblay, Méry-sur-Oise, Pierrelaye, Taverny et Saint-Ouen l’Aumône qui, réunies, forment un bassin de vie pour plus de 100 000 habitants. Cette forêt en devenir possède une longue histoire qui reflète l’urbanisation de la région parisienne ainsi que la complexité du millefeuille administratif français pour sa création.
Un projet de sauvetage de territoire
« On plante des arbres car l’agriculture n’est plus possible », résume Bernard Tailly. Tout est parti d’une pollution des sols dont le nettoyage s’avère impossible. « Les eaux usées de la ville de Paris ont été déversées durant un siècle dans la plaine afin de servir d’eau d’irrigation et d’engrais aux cultures maraichères », raconte-t-il. Cette pratique remonte à la fin du XIXe siècle. À l’époque, de grandes canalisations acheminaient les eaux usées depuis Paris jusqu’à un réseau d’irrigation présent sur l’ensemble de la plaine.
« Dans les années 1990, des associations ont alerté sur le fait que ces déversements ont pollué les sols. Des analyses ont eu lieu et l’ont confirmé », précise Bernard Tailly. Dès lors, les terrains de la plaine ont été considérés comme impropres à la poursuite d’activités de maraîchage. La préfecture et l’État ont pris des arrêtés interdisant la production agricole à destination humaine en 1999 et 2000. Les terrains ont perdu de leur valeur, certains exploitants se sont tournés vers les céréales à destination de l’alimentation animale bien que la nature des sols s’y prête mal.
On plante des arbres car l’agriculture n’est plus possible
Des analyses récentes, en 2018, conduites par l’Agence Régionale de Santé (ARS) confirment la présence de métaux lourds, dont du plomb dans les sols.
Dominique Vedy de l’association Val-d’Oise Environnement revient sur le passé et le futur de la plaine : « l’objectif de la forêt n’est pas de dépolluer les sols, on reste donc avec la pollution. Elle se trouve dans les 30 centimètres de la couche supérieure du sol ». Malgré des réserves sur le projet de forêt, elle en salue l’intérêt et le caractère exceptionnel : « il faut reconnaître à tous les maires autour de la plaine leur volonté d’éviter au maximum la bétonisation et l’urbanisation, même s’ils ont dû accepter des plans de construction de logements autour du site ».
Une forêt pour empêcher le grignotage des espaces naturels
C’est au tournant des années 2000 que se manifeste le désir de reboiser la zone avec la création d’un premier syndicat. « Il a été émis l’idée d’utiliser ces terres pour planter des arbres. En effet, seul l’arbre résiste à l’urbanisation. La plaine se trouve soumise à une forte pression car située entre l’agglomération nouvelle de Cergy (200 000 habitants) et celle de la vallée de Montmorency (500 000 habitants) », se souvient Bernard Tailly. Il constate que les terres agricoles peuvent bien vite laisser la place au bâti. Puis, en 2009, les discours du Président de la République Nicolas Sarkozy mentionnent la création d’une forêt pour les Valdoisiens afin de compenser les nuisances de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle et inscrire le projet dans le cadre du Grand Paris. En 2012, le projet est labellisé Grand Paris. Dès 2010, des études de faisabilité sont lancées et aboutissent fin 2013 à la conclusion qu’un tel projet est envisageable. Et ce malgré la pollution des sols par les métaux lourds, cette dernière pose un risque sanitaire surtout pour les femmes enceintes et les jeunes enfants. L’ARS note en 2018 qu’aucun cas de saturnisme (maladie liée à une exposition au plomb) n’a été recensé dans la zone concernée.
Si rien n’avait été fait, la plaine serait devenue la poubelle de la région
Début 2014 est créé le Syndicat Mixte d’Aménagement de la Plaine de Pierrelaye-Bessancourt qui assure le montage opérationnel du projet avec toutes les études requises, la consultation et la concertation avec le public, pour aboutir à faire reconnaître d’utilité publique le projet.
« Il ne s’agit pas d’une reconversion de la plaine mais d’un sauvetage de territoire, car si rien n’avait été fait, la plaine serait devenue la poubelle de la région », explique le maire de Frépillon. Car une grande partie des terres privées de la plaine est laissée à l’abandon. Cet espace vacant sert de décharge sauvage à ciel ouvert. Bien qu’illégal, le dépôt sauvage d’ordures et de déchets en tout genre est pratiqué, tant par les entreprises que par les particuliers, dans ce secteur pourtant bien doté en déchèteries.
Un projet foncier
Le SMAPP possède aujourd’hui plus de 600 hectares de terres sur les 1340 qui doivent abriter la future forêt. Il doit donc actuellement résoudre la question du foncier afin d’acquérir les 740 hectares de parcelles restantes. Ces dernières se divisent en 4000 lots détenus par 1700 propriétaires privés. Le budget total du projet est de 84,5 millions d’euros dont 50 millions d’euros proviennent du SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne), des fonds qui peuvent être vus comme un dédommagement pour la pollution engendrée. En novembre 2019, les 15 premiers hectares ont été planté près de la Ferme de la Haute Borne à Méry-sur-Oise.
Un projet forestier
L’Office National des Forêts (ONF) a remporté l’appel d’offre du SMAP afin de créer quasiment ex-nihilo cette forêt entre les bords de l’Oise et de la Seine. Ce n’est pas la première fois que l’ONF, gestionnaire des forêts publiques, imagine et encadre la création d’une forêt. Andrea Nemeth, de l’ONF, en charge des aspects paysagers de la nouvelle forêt résume la démarche : « le défi pour nous réside dans le fait que le public s’approprie la forêt le plus rapidement possible. »
« Nous partons de l’existant en apportant deux compétences principales : l’une sur le paysage, l’autre sur la dimension forestière du projet », explique Philippe Goiran, chef de projet boisement à l’Agence Île-de-France Ouest de l’ONF. « Nous établissons d’abord un diagnostic de ce qui se trouve sur le site. Il y a des milieux dits ouverts (landes, clairières, friches agricoles), des boisements existants et des terres agricoles cultivées Il faut nous conformer aux demandes du maître d’œuvre. Le SMAPP veut une forêt tournée vers le public et diversifiée. ». La forêt proposera 80 kilomètres de chemins qu’il sera possible d’emprunter à pied ou à vélo. De plus, elle sera traversée par un itinéraire de randonnée qui reliera la Seine à l’Oise.
Régénération naturelle et plantation
Concrètement, l’ONF établit un nouveau découpage de l’espace en parcelles forestières afin de préparer les plantations et la gestion future de la forêt. Cette première étape détermine les chemins et espaces dédiés à l’accueil du public ou au travail des forestiers. Vient ensuite l’étape de boisement proprement dit après une série d’études préalables.
Plus d’un million d’arbres seront plantés durant les 8 prochaine années
Deux méthodes sont privilégiées afin de boiser le terrain. D’une part, la régénération naturelle à partir des bosquets déjà existants sur la plaine. « Nous comptons alors sur le vent et les oiseaux pour disséminer les graines autour de ce qui existe déjà », le forestier détaille ainsi cette stratégie de reconquête. « L’ensemencement s’opère naturellement grâce aux graines déposées sur les anciennes terres agricoles ». Toutefois, aucune réintroduction d’animaux n’est prévue, la plaine en abrite déjà. « La nature est assez douée pour réinvestir des zones délaissées, on ne jouera pas aux apprentis sorciers ».
D’autre part, plus d’un million d’arbres seront plantés. Des plants âgés de 1 à 2 ans et d’une cinquantaine de centimètres vont être progressivement installés chaque hiver durant les 8 prochaine années. Ces plants forestiers d’érables, de tilleuls ou de chênes, pour ne citer que les essences les plus connues, sont achetés quelques euros l’unité à des pépinières forestières en France, avant d’être conduits sur le site pour y être installés.
En tout, plus d’une trentaine d’essences différentes composeront la future forêt de la plaine de Pierrelaye-Bessancourt. Le travail du forestier consiste à les faire cohabiter dans un écosystème et d’éviter qu’elles n’entrent en concurrence pour la lumière ou le sous-sol (accès à l’eau). Par exemple, Philippe Goiran précise : « les essences à croissance lente seront regroupées par placette où sont plantés au même endroit une cinquantaine de plants pour éviter de les mettre en concurrence directe avec des essences à croissance rapide, leur laissant ainsi la possibilité de se développer à leur rythme.
Protéger les plants durant la pousse
Chaque parcelle abritera de 3 à 6 essences locales différentes sélectionnées afin d’assurer la résilience forestière face aux changements climatiques et aux autres menaces éventuelles. « Planter différentes essences garantit que les autres peuvent prendre le relais afin d’assurer la pérennité des espaces si l’une d’entre elles venait à rencontrer des difficultés pour s’implanter ou survivre ». Toujours, selon Philippe Goiran : « parmi les contraintes du terrain figurent le vent, la nature du sol ou encore le gibier, dont les lapins, qui nous obligent à protéger les plants. Auparavant des haies agricoles prémunissaient la plaine des effets du vent, mais elles ont disparu. Or, le vent très présent sur la plaine dessèche les plants et impacte fortement la dynamique de croissance ». Ainsi, les forestiers vont rétablir des linéaires de haies pour protéger les parcelles ou encore grillager certains espaces afin d’empêcher les lapins de s’attaquer aux jeunes arbres. Il est aussi prévu de limiter les accès au site pour éviter la poursuite des dépôts d’ordures qui seront enlevées avant la mise en plantation d’une parcelle. « L’évacuation des déchets constitue une première étape », commente la paysagiste Andrea Nemeth. « Nous espérons que cela dissuadera les gens de continuer à venir jeter sur le site. » En effet, elle ajoute : « l’enjeu est de travailler sur plusieurs échelles de temps, nous devons raisonner à court et à long terme. Aboutir à une forêt rapidement, qui dure dans le temps. Actuellement, le site n’inspire pas spontanément l’idée qu’il se destine à recevoir des visiteurs. Il n’est pas encore prêt ».
Un travail sur les paysages et l’ambiance pour le public
« Nous allons soigner les bordures et les lisères pour que le public soit dans une atmosphère forestière. Nous jouerons sur la perspective pour inviter le visiteur à entrer dans la forêt tout en permettant aux visiteurs d’avoir une visibilité sur les massifs voisins de la forêt domaniale de Montmorency et de la Butte Parisis. Nous créerons des respirations dans la matrice forestière pour permettre au public de traverser différentes ambiances paysagères de l’orée, des forêts ouvertes où les arbres laissent passer la lumière jusqu’au sol, des clairières et des carrefours en forêt profonde », précise Andrea Nemeth. Des panneaux d’informations et du mobilier seront déployés sur le site. La forêt pourra être parcourue grâce à des kilomètres de chemins aménagés. L’accent a été également mis sur son accessibilité à pied ou à vélo depuis les villes qui la bordent. Ces dernières sont aussi reliées au réseau de transport de la région par des bus et des trains.
Dominique Vedy de Val d’Oise Environnement revient sur les conditions d’accès au site et sa pollution : « dès que c’est public, cela doit être ouvert. Les clarières et les sites seront dépollués. Il y aura des aires de jeux ou des aires de pique-nique vers lesquels le public sera dirigé. Il n’y a pas trop de risques car on constate de toute façon que la plupart des gens qui fréquentent les forêts domaniales ne sortent pas ses sentiers battus. De plus, la chasse, la cueillette et le ramassage des champignons seront interdits ».
Une forêt connectée
La forêt reliera les forêts de Montmorency et de Saint-Germain, cette dernière est située sur l’autre rive de la Seine, sans qu’une passerelle ne soit envisagée pour pouvoir passer directement de l’une à l’autre.
Cette nouvelle forêt s’inscrit dans une histoire locale
Les concepteurs de cet espace veulent offrir des points de vue, le tout sans modifier la topographie du terrain. « Nous installerons un belvédère pour voir le paysage au-delà de la forêt et d’autres pour pouvoir voir autrement la forêt qu’actuellement », commente Andrea Nemeth. Elle insiste sur le fait que cette nouvelle forêt s’inscrit dans une histoire locale et que la préservation des bâtiments existants qui racontent le territoire a été prise en compte dans le projet : « nous allons tâcher, grâce à la perspective, de préserver et valoriser ces éléments du patrimoine qui témoignent de l’histoire du lieu ». La forestière et son collègue souhaitent : « créer une forêt sans spolier les habitants de cette plaine qui est la leur. En plus du défi technique, il faut tenir compte du passé de cette plaine et le traduire dans les aménagements proposés. Plutôt que de faire table rase du passé, nous allons simplement modifier les grandes lignes de cette plaine, elle existe avant nous et elle sera encore là après nous ».
Il faudra donc quelques années pour que la plaine ressemble progressivement à une forêt. « Les riverains doivent comprendre que le paysage et le terrain vont évoluer, cela prendra du temps pour que le site ne ressemble plus à une pépinière », affirme Andrea Nemeth.
Quand on leur demande quel message ils ont pour les générations futures qui arpenteront ces 1300 hectares boisés, les membres de l’ONF leur disent de prendre soin des forêts : « qu’ils soient le fruit d’aménagements récents ou d’une gestion plus ancienne, il faut préserver les espaces naturels qui nous sont transmis afin que ce patrimoine soit également légué aux générations suivantes. »
La retombée immédiate de ce projet est de zéro pour les communes
« La retombée immédiate de ce projet est de zéro pour les communes. Il s’agit d’abord, je le répète, du sauvetage d’un territoire. La véritable retombée sera dans 30 ans quand la forêt sera devenue une véritable forêt dont les populations du secteur pourront profiter au lieu d’avoir des décharges sauvages. Elle participera alors au bien-être des populations alentours », conclut Bernard Tailly. Rendez-vous donc, en dépit du lourd héritage de la pollution de la plaine, dans trois décennies pour arpenter les chemins de cette forêt qui jouera de surcroît un rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique. D’ici là, elle aura trouvé un nom et une place dans le cœur des habitants de l’Île-de-France aux côtés des autres forêts emblématiques de la région.
Julien Leprovost
À lire sur ce sujet pour aller plus loin :
– la page consacré au projet sur le site de la région Île-de-France
– la page consacré au projet sur le site de l’ONF
– Inquiétude sanitaire pour la forêt de Pierrelaye dans Agora 95 par Val d’Oise Envrionnement
Et à retrouver sur GoodPlanet Mag’
– Le rêve fou de Francis Hallé se concrétise peu à peu : une nouvelle forêt primaire en Europe
4 commentaires
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Balendard
La carte de France des rivières et des parcours faisables en canoë et en kayak. accessible à partir du lien suivant avec un ordinateur puissant,
http://www.rivieres.info/rech/carte-demo.pdf
permet une fois ouverte et aggrandie de localiser les parcs nationaux et régionaux français. Ceci en frappant PARC dans le moteur de recherche.
La nouvelle forêt de la plaine de Pierrelaye
localisée au confluent de la Seine et de l’Oise anciennement gravement polluée par Paris est sensiblement plus petite que le bois de Boulogne et ne représente malheureusement avec ses 1340 hectares (13,4 km2) que 0,1 % de la région IDF
pour mémoire au niveau des parcs yerrestres la France c’est
PARCS NATIONAUX
3N Parc national des Pyrénées occidentales
4N Parc national des Cévennes
5N Parc national du Mercantour
6N Parc national des écrins
24N Parc national de la Vanoise
PARCS RÉGIONAUX
1R parc régional des Vosges du Nord
2R parc régional des grands Causses
7R parc régional du Vercors
8R parc régional du Livradois Forez
9R parc régional des volcans d’Auvergne
10R Parc régional des Landes de Gascogne
11R parc régional du Luberon
12R parc régional du Perche
13R parc régional d’Armorique
14R parc régional de Brière
15R parc régional du Marais Poitevin
16R parc régional de Brotonne
17R parc régional du Gâtinais
18R parc régional de Lorraine est
19R parc régional de Lorraine ouest
20R parc régional de la Forêt d’Orient
21R parc régional du Nord Pas-de-Calais
22R parc régional Corse-du-Sud
23R parc régional Corse du nord
25R parc régional du Haut-Jura
26R parc régional du Morvan
27R parc régional du massif des Bauges
28R parc naturel régional de l’Avesnois
29R parc naturel régional du ballon des Vosges
30R parc naturel régional de la Brenne
31R parc naturel régional de Camargue
32R parc naturel régional de la Chartreuse
33R parc régional de Chartreuse haute vallée
34R parc régional du Vexin
35R parc régional du Haut-Languedoc
36R parc régional Loire-Anjou-Touraine
37R parc régional des marais du Bessin et du Cotentin
38R parc naturel régional du Limousin-Périgord
39R parc régional du Pilat
40R parc régional du Queyras
Méryl Pinque
Pourquoi ce genre de projet (création d’une forêt) ne peut-il voir le jour plus souvent ?…
Je note par ailleurs qu’on se moque totalement du fait que les personnes nonhumaines victimes de l’élevage continuent de manger des céréales poussées sur ces terres polluées aux métaux lourds.
Enfin, pourquoi le maire ne fait-il rien contre les décharges sauvages ?
Aucun maire ne semble rien pouvoir faire face à ce type d’écocide sur leur propre commune. La question étant : pourquoi ?
Luc Blanchard
Pour aller plus loin, Plaine en devenir, histoire de la plaine de Pierrelaye-Bessancourt : http://www.studiograph.net/editions/spip.php?article402
Michel CERF
Cette initiative est la bienvenue , cependant je constate que dans toute la France les forêts et les rivières servent de décharges pour les promeneurs , sans compter la raréfaction des poissons , sauf parfois en ville ou les agriculteurs ne déversent pas leurs pesticides , le contraste est saisissant , une vraie police de l’environnement est plus que nécessaire compte tenu de l’incivisme de la population .