Les organismes génétiquement modifiées (OGM) aideront-ils à nourrir le monde ? C’est l’un des principaux arguments avancés en faveur de leur utilisation dans l’agriculture. Le problème, comme pour la plupart des assertions sur les OGM (et il y en a de nombreuses, dans tous les sens), c’est qu’il est difficile de la vérifier.
La première difficulté vient de l’immense diversité des OGM végétaux. Il existe souvent des centaines de formes modifiées pour chaque grande culture (maïs, soja, etc.) La production agricole est très variable d’une année à une autre, d’un champ à un autre. Très peu d’études sérieuses sont encore disponibles, et pas deux n’obtiennent un résultat identique.
Dans le meilleur des cas, les OGM alimentaires permettent quelques pourcents d’amélioration des rendements. Or, l’impact des OGM sur l’environnement voire sur la santé, la dissémination éventuelle de gènes et l’impossibilité de revenir en arrière si le phénomène est avéré suscitent d’intenses débats. Par ailleurs, régler les crises alimentaires dépend plus de questions de répartition que de questions de production agricole.
Au vu des incertitudes sur les OGM et au vu des avantages modestes qu’ils apportent, la plupart des opposants demandent, au nom du principe de précaution, qu’on attende avant de les utiliser. Ils contestent les mises en cultures existantes et dénoncent l’absence de débat public sur le sujet ou les conditions de celui-ci. Au Nord comme au Sud, des mouvements d’opposition importants se sont développés ; en France, autour du leader paysan José Bové, en Inde avec Vandana Shiva.
Cela n’empêche pas les OGM d’être cultivés de plus en plus largement. En 2007, ils occupaient 114 millions d’hectares dans 23 pays. Aussi, des mesures ont été mise en place, y compris au niveau international au travers de la Convention internationale sur la diversité biologique. Elles portent principalement sur un étiquetage et une traçabilité des produits fabriqués à partir d’OGM. Même si certains les jugent insuffisantes, elles sont destinées à permettre aux consommateurs qui désapprouvent les OGM de ne pas les utiliser.
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