Avant même que les hommes en prennent conscience, les animaux et les plantes ont senti les premiers signes du changement climatique. Le printemps venait plus tôt et décalait l’éclosion de bourgeons, un climat plus clément permettait à des espèces de pénétrer des espaces qui leurs étaient refusés jusque là. Le temps et l’espace du monde vivant se trouvaient modifiés.
Face au réchauffement, le vivant cherche des zones plus fraîches : vers les pôles ou en altitude. C’est pourquoi on observe une modification des aires de répartition d’un grand nombre d’espèce. Mais cette migration bute parfois sur des limites géographiques : une espèce ne peut pas monter éternellement en altitude ou migrer d’avantage vers le pôle car un obstacle l’en empêche. Parfois, il n’y a plus nulle part où aller.
C’est le cas de l’ours blanc. Avec la banquise qui fond plus tôt chaque année, la période de chasse se raccourcit. Il ne peut pas reconstituer ses réserves de graisse avant d’hiverner et la mère a de plus en plus de mal à nourrir ses petits. A terme, avec la fonte de l’Arctique, il est condamné à disparaître. Il n’est pas le seul : les récifs coralliens blanchissent quand la température augmente, les forêts tropicales humides se dessèchent. En tout, un réchauffement de 3°C condamnerait 30% de toutes les espèces.
L’homme pourrait en pâtir directement, par exemple parce que le réchauffement favorise l’arrivée d’insectes porteurs de maladie. C’est le cas de moustiques tropicaux apparus aux USA en 1999 et qui transmettent une maladie mortelle, la fièvre du Nil occidental. La dengue ou le paludisme, autres maladies transmises par les moustiques, pourraient toucher des centaines de millions de personnes supplémentaires.
Que faire ? Les animaux sont capables d’apprendre, de s’adapter, mais ils le font sur des générations. Le réchauffement actuel est trop rapide. Il n’y a donc pas de solution particulière, si ce n’est accroître encore nos efforts pour protéger le monde vivant, car plus les écosystèmes seront en bonne santé, mieux ils pourront supporter les perturbations climatiques. Une piste est de lutter contre la fragmentation des écosystèmes, c’est-à-dire préserver des zones contiguës pour que les animaux puissent migrer vers des zones plus adéquates et prévoir ce qu’on appelle désormais des « couloirs écologiques » pour leur permettre de se rendre dans les zones plus favorables.
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