Il est une conséquence du réchauffement peut-être encore plus grave que la montée des eaux. C’est la pénurie d’eau qui suivra la fonte des glaciers. Car leurs glaces alimentent aujourd’hui la plupart des grands fleuves de la planète. Les glaciers de l’Himalaya alimentent ainsi le Fleuve Jaune, le Yangtze, le Mekong, le Gange et l’Indus. Ils irriguent ensemble des zones habitées par deux milliards de personnes !
Dans un premier temps, la fonte des glaces va amener une surabondance d’eau. Dans les zones montagneuses, cela provoquera des inondations brusques et catastrophiques. Un peu plus bas, quand vient la mousson, cela amenera des débordements plus lents mais aussi plus importants. Les inondations pourraient atteindre un pic vers 2050 avec des crues dévastant les cultures et les habitations au bord des fleuves. L’Asie n’est pas le seul continent menacé : l’Europe a connu des inondations catastrophiques -en France en 1999, en Europe centrale en 2002 et 2005. En Amérique du Sud, les Andes connaissent une évolution similaire.
Dans un second temps, l’eau va commencer à manquer. Car le réchauffement raccourcit l’hiver et diminue donc les quantités de neige qui tombent sur les sommets. Les glaces qui fondent en été ne sont plus renouvelées. Après quelques décennies, il n’y en aura plus assez pour alimenter les fleuves. Selon certaines prévisions, les grands fleuves indiens pourraient ainsi devenir saisonniers dans la seconde moitié du XXe siècle. Pourtant, et pour ne citer que lui, le Brahmapoutre a un débit 100 fois plus important que des fleuves européens comme la Seine, l’Ebre ou le Tibre !
Outre l’alimentation – via l’irrigation- et les ressources en eau potable, la production d’énergie est menacée, à cause d’une diminution de l’énergie fournie par les barrages ou à cause des problèmes de refroidissement des centrales thermiques.
Même si l’humanité prend les mesures radicales qui s’imposent pour stopper le réchauffement climatique, le mécanisme possède son inertie. Il continuera à s’aggraver pendant quelques décennies avant que les premières mesures ne fassent effet– sans parler d’un scénario à l’autruche. L’humanité va donc, dans tous les cas, devoir s’adapter à un nouveau monde. Quitter peut être les zones les plus dangereuses, changer de pratiques agricoles, mettre en place un nouveau mode de gestion de l’eau, etc.
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