Aujourd’hui, un tiers de l’humanité connaît une situation de pénurie d’eau. Les spécialistes parlent de stress hydrique, dès que la consommation est supérieure de 10 % à l’offre renouvelable d’eau douce. 10 % d’une ressource renouvelable, cela peu paraître peut. Mais c’est oublier que cette eau était –avant que l’homme ne la détourne– utilisée à 100 % par les écosystèmes. Ce prélèvement suffit à assécher un cours d’eau, à tarir une source ou à empêcher le renouvellement d’un aquifère.
Si les habitants du Canada, des bassins de l’Amazone ou du Congo ne manquent globalement pas d’eau, ceux du Bassin méditerranéen, de l’Asie centrale ou du Mexique sont dans une situation précaire. Et le problème avec l’eau, c’est qu’il est difficile de la transporter en quantité sur de grandes distances…
Une solution consiste à utiliser plusieurs fois la même eau. Ainsi de plus en plus d’industries réutilisent leurs eaux, et la retraitent jusqu’à 30 fois pour certaines d’entre elles. Les eaux usées des habitations –qu’on appelle aussi les eaux grises– peuvent être réutilisées pour l’arrosage d’un jardin ou dans les WC, ce qui permet de réserver l’eau potable à la boisson, à la cuisine ou à la toilette. Dans les pays où l’eau est rare, les eaux usées des villes sont retraitées pour être utilisées en agriculture. En Israël, par exemple, où la pluviométrie moyenne est de 250 mm par an, 70 % des eaux d’égouts sont ainsi recyclées, ce qui permet d’arroser 20 000 hectares.
Il existe bien d’autres manières d’économiser l’eau, en particulier en faisant attention à notre consommation. Car une partie de cette eau est invisible : elle a été utilisée pour produire un produit, mais n’est pas présente dans celui-ci : on parle alors d’eau virtuelle. Un kilo de céréales peut ainsi représenter plusieurs milliers de litres d’eau pour l’irrigation, un jean en coton 10 850 litres, une tasse de café 35 litres ou une simple feuille de papier 10 litres… Une simple tomate contient 13 litres d’eau virtuelle, plus que ce dont disposent quotidiennement certains humains. Paradoxalement, certains pays qui font face à des pénuries d’eau exportent virtuellement, au travers de produits agricoles ou manufacturés, une partie de la ressource qui leur manque.
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