Qu’est-ce qu’une forêt ? Il n’y a pas de réponse simple à cette question. Elle est pourtant d’une importance cruciale car elle conditionne l’appréciation de la crise actuelle.
Pour y répondre, il faudrait répondre à deux questions préliminaires. Quand est-ce que plusieurs arbres forment une forêt ? Qu’est-ce qu’un arbre même, par opposition à un arbuste ? Aujourd’hui, la définition de la FAO sert de référence : une surface contigüe de plus de 0,5 hectare, composée d’arbres d’au moins 5 mètres de haut à l’âge adulte et dont le feuillage couvre au moins 10% de la surface au sol. Mais elle est contestée par les associations qui lui reprochent de mettre sur un même plan des plantations et des forêts primaires, des forêts en bonne santé et des forêts très abîmées.
Selon les définitions, la surface forestière totale varie du simple au triple : de 2,3 milliards à 6 milliards d’hectares. Mais en utilisant celle de la FAO, on obtient un peu moins de 4 milliards d’hectares, soit environ 30 % des continents. Entre 1990 et 2005, le monde a perdu 3% de son couvert forestier, ce qui correspond à 20 000 hectares par jour. Les forêts reculent rapidement dans certains pays comme le Brésil et l’Indonésie. Dans d’autres, en Europe notamment, la surface augmente à cause d’une désertification des campagnes, en Chine à cause d’un programme massif de plantations.
La diversité des situations n’a d’égal que celle des forêts elles-mêmes. Une première distinction oppose les forêts primaires, parce que l’impact de l’homme n’y est pas perceptible – ces dernières n’occupent plus qu’un tiers des surfaces-, aux forêts secondaires, modifiées par l’homme, et souvent moins riches en termes d’espèces.
Vient ensuite une classification par écosystèmes. Associée à des climats froids, la taïga ou forêt boréale, qui s’étend de l’Alaska au Québec, et de la Scandinavie à la Sibérie, représente un tiers des forêts du monde. Elle est dominée par les conifères (le mélèze, le pin, le sapin et l’épicéa). Associées à des climats chauds, les forêts tropicales humides occupent 6 % de la surface des continents. Elles sont les plus productives et les plus riches en espèces : elles abritent les deux tiers voire les trois quarts des espèces terrestres vivantes.
En savoir plus : Situation des forêts du monde 2007, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
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