Près de la moitié de l’humanité a moins de 25 ans. C’est la génération la plus nombreuse qu’ait connu l’humanité. C’est à ce jour la mieux formée : le taux de scolarisation dans le primaire atteint désormais 88 %. Reste que 73 millions d’enfants ne fréquentent pas l’école primaire et que 158 millions d’enfants de moins de 15 ans travaillent, souvent dans les pires conditions d’exploitation. C’est aussi la génération à qui on attribue l’espérance de vie à la naissance la plus longue : 67 ans en moyenne, tout en sachant qu’elle varie du simple au double selon les pays. Pour autant, avec la baisse de la natalité, ils grandiront aussi dans un monde vieillissant.
Le groupe démographique des 15-24 ans compte 1,2 milliard d’individus qui portent déjà leur part du fardeau : 200 millions d’entre eux vivent avec moins de 1$ par jour, 130 millions sont illettrés, 88 millions sont au chômage et 10 millions sont porteurs du virus du Sida. Comment abordent-ils l’âge adulte dans un monde qui change ? Quel peut être leur avenir sur une planète dont l’humanité a surexploité les ressources limitées ?
Ces questions n’ont obtenu qu’un début de réponse. Si la jeunesse a des aspirations fortes, parfois radicales, de changement et de transformation, elle cherche aussi à s’intégrer dans une société existante. Même dans les sociétés démocratiques, son expression civique est limitée par l’existence d’un âge requis pour voter ou pour briguer certains mandats. Dans les pays à la population la plus jeune, le corps électoral peut être ainsi en décalage avec une partie importante de la population.
Les jeunes générations sont souvent insatisfaites et leur avenir paraît incertain. Au sommet de la Terre à Rio en 1992, pour la première fois, une adolescente, Severn Suzuki, 13 ans, s’est adressé aux dirigeants de la planète : « Je ne suis qu’une enfant et pourtant je sais que ce problème nous concerne tous, et que nous devrions comme un seul monde agir avec un seul but. Les parents devraient pouvoir consoler leurs enfants en disant » Tout ira bien. Ce n’est pas la fin du monde et nous faisons du mieux que nous pouvons « . Mais je ne pense pas que vous puissiez encore nous dire cela. Sommes-nous seulement dans vos listes de priorité ? »
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