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Comprendre Copenhague : les animaux en première ligne

Avant même que les hommes en prennent conscience, les animaux et les plantes ont ressenti les premiers signes du changement climatique. Le printemps vient plus tôt, un climat plus clément permet à des espèces de pénétrer des espaces qui leur étaient refusés jusque là. Le temps et l’espace du monde vivant se trouvent modifiés.

Pour retrouver des conditions de vie qui ressemblent à celles auxquelles ils sont habitués, les êtres vivants migrent vers les zones plus fraîches, en altitude ou vers les pôles. En Amérique du Nord, la végétation de la toundra est ainsi remplacée peu à peu par les conifères et les buissons de la taïga – la limite entre les deux écosystèmes remonte vers le nord de 12 kilomètres par an en moyenne. Partout des insectes profitent des hivers plus doux pour étendre leur zone de prolifération : c’est le cas d’une chenille, le processionnaire du pin en France, ou d’un scarabée, le dendroctone du pin, qui menace des millions d’hectares au Canada.

Même la vie dans l’océan est affectée : dans l’Atlantique, le plancton s’est déplacé de 10 degrés de latitude vers le nord – c’est-à-dire de 1 000 km – en quarante ans ! Et l’homme s’en trouve affecté : le changement dans les communautés planctoniques a conduit à l’effondrement du stock de morues de la mer du Nord, ressource importante pour les pêcheries.

Mais certaines espèces ne peuvent fuir. C’est le cas de l’ours polaire, qui se sert de la banquise comme d’une plate-forme pour chasser les phoques et constituer ainsi des réserves de graisse avant le jeûne estival. Il n’a nulle part où aller. Or, la fonte printanière des glaces avance de 8 jours par décennie. La saison de chasse de l’ours est ainsi de plus en plus courte tandis que le jeûne est de plus en plus long. Dans la baie d’Hudson au Canada, la population d’ours polaires a chuté de 22 % depuis 1987. Les ours sont devenus plus maigres : les femelles pèsent en moyenne 70 kg de moins qu’il y a trente ans. Condamné à disparaître si l’Arctique fond, l’ours blanc est devenu, bien malgré lui, le symbole du réchauffement climatique et des risques qui l’accompagnent.

Martinière

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