Alors qu’aux Etats-Unis les électeurs votent pour désigner leur nouveau président, le New York Times et le Siena College publient un sondage mettant en lumière la division des électeurs sur la question climatique en fonction de leur affiliation partisane. D’après leur enquête, la thématique du dérèglement climatique est un enjeu de campagne cette année. Mais, sa perception et son importance varient selon le camp politique des sondés.
Un électorat divisé sur la question climatique
À l’échelle nationale, 58 % des Américains disent se sentir “très concernés” ou “ concernés” par le fait que leur communauté puisse être impactée par le changement climatique. À l’inverse, 39 % affirment se sentir peu concernés, voire ne pas l’être du tout.
Seulement, l’analyse des réponses au prisme de la division partisane entre républicain et démocrate révèle des chiffres bien différents. 90 % des votants pour Biden, le candidat démocrate, disent être préoccupés par le réchauffement climatique. Ce n’est le cas que de 23 % des supporters de Trump, le président républicain sortant qui brigue un second mandat. Depuis son entrée en fonction, ce dernier n’a eu de cesse de nier l’existence du réchauffement climatique, qu’il présente comme un complot chinois, et de vouloir favoriser les énergies fossiles, de retirer des financements au scientifiques, d’affaiblir les législations de protection de l’environnement en vigueur, ou de faire sortir les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat.
Les swing states, des états où le changement climatique peut faire pencher la balance
Le sondage se penche notamment sur les électeurs des “swing states”, ces Etats changeant régulièrement de couleur politique d’un scrutin à l’autre. Ils peuvent faire basculer le résultat d’une élection. Au sein de ces Etats, la question climatique semble également fortement diviser les pro-Trump et les pro-Biden.
Vickie Campbell, une retraité habitant en Floride, un Etat menacé par la montée des eaux, affirme qu’elle votera pour Biden cette année. En 2016, elle avait voté pour Trump. “Je n’avais pas du tout le climat à l’esprit la dernière fois, mais c’est le cas maintenant. Je n’aime pas le fait que Trump soit en train de nous faire sortir de l’Accord de Paris sur le climat, et tous ces retours en arrière sur la propreté de l’air et de l’eau sont très inquiétants.” Elle affirme notamment avoir changé d’avis après avoir vu les images des incendies ayant sévis dans l’Ouest des Etats-Unis cet été. “Voir ces catastrophes, cela vous fait vous inquiéter à propos de votre propre lieu d’habitation. C’est les feux ici, l’eau là-bas, mais tu réalises que ce n’est qu’une question de temps avant que toi aussi tu sois affecté.”
Après une année marquée par des incendies records aux Etats-Unis mais également en Amazonie, en Australie et dans les zones arctiques, la question climatique sera-t-elle un thème de campagne qui mobilisera les électeurs ? et surtout pour quel résultat ?
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