Le changement climatique provoquerait déjà 150 000 morts par an, selon une estimation de l’Organisation mondiale de la santé. Ce nombre pourrait doubler d’ici 2030. Le phénomène menace en effet tous les facteurs qui conditionnent la santé de l’être humain : un milieu clément, une eau saine, une nourriture suffisante ou encore un abri sûr.
Paludisme, dengue : ces maladies ravageuses sont liées au climat via des moustiques qui en sont les vecteurs. Sous l’effet du réchauffement, ces insectes migreront vers des zones devenues plus chaudes et plus humides. Les pays du sud de l’Europe comme le Portugal et l’Italie verront les risques d’infection augmenter. Mais c’est l’Afrique –où le paludisme tue déjà un million de personnes chaque année- qui sera la plus touchée. La maladie devrait menacer près d’un tiers de la population du continent en plus avant la fin du siècle.
La malnutrition pèsera encore plus. Une plante comme le manioc, aliment de base d’un milliard de personnes en 2030, sera en effet moins productive et moins riche en protéines du fait du taux de CO2 dans l’atmosphère plus élevé. Sècheresses et inondations plus fréquentes diminueront aussi les rendements agricoles. Elles compromettront par ailleurs l’accès à une eau saine. Conséquence : le nombre de cas de choléra et des autres maladies diarrhéiques devraient progresser de 2 à 5% d’ici 2020 dans les pays à faibles revenus. Ils tuent déjà 2 millions d’enfants chaque année.
Pays riches, pays pauvres : le fossé sanitaire devrait s’élargir. Si la mortalité due aux vagues de froid en zone tempérée devrait diminuer, celle liée aux canicules augmentera. Dans les villes, chaleur et absence de vent retiendront davantage les polluants dans l’air, causant des maladies cardio-respiratoires. Toutefois, les populations les plus riches d’Europe, des Etats-Unis et d’Extrême-Orient seront protégées par leurs systèmes de santé publique. Les populations pauvres, elles, subiront de plein fouet les multiples impacts d’un réchauffement climatique auquel elles auront, pourtant, le moins contribué.
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