Comprendre Copenhague : la désertification

Dans un contexte où l’intensité des précipitations sera plutôt en hausse, évoquer la désertification paraît paradoxal. Il n’en est rien. Les scénarii sont relativement imprécis sur le devenir de régions semi-arides comme le Sahel, l’Australie, le bassin méditerranéen, le sud-ouest des Etats-Unis, l’Afrique australe ou le Sertao brésilien. Mais les habitants de ces régions très fragiles sont à la merci de modifications modestes de l’environnement.

Même dans une région suffisamment arrosée, la désertification, définie comme la dégradation des terres et la diminution de leur productivité biologique, peut s’installer. La collecte de bois pour la cuisine qui réduit le nombre d’arbres, le surpâturage des troupeaux, l’appauvrissement et l’érosion des sols, la surexploitation des eaux souterraines non renouvelables ou encore des pratiques agricoles inadaptées aboutissent aussi sûrement à dégrader les conditions de vie des hommes.

Quel avenir réserve le réchauffement climatique au Sahel cette bande de terre de 800 km qui, sur 7 000 km du Sénégal au Soudan, fait la transition entre au sud l’Afrique tropicale humide et au nord le Sahara, le plus vaste désert de la planète ? Il suffit que la mousson africaine fasse défaut pour que la famine frappe agriculteurs et éleveurs, car elle apporte une fois par an, de juillet à septembre, les seules pluies utiles de l’année. Les sécheresses récurrentes des années 1970 et 1980 en témoignent. Pour les climatologues, ces sécheresses étaient déjà –partiellement– imputables aux changements climatiques en cours.

Pour le XXIe siècle, les climatologues restent prudents mais les modèles mettent en évidence une variabilité accrue de la mousson africaine. Pour le Sahel, certains modèles, mais pas tous, indiquent une augmentation des précipitations de 20 à 30 % vers le milieu du siècle. Mais l’augmentation des températures exacerbera aussi l’évaporation. Avec un impact majeur puisque l’élevage et l’agriculture constituent des ressource majeures pour les populations du continent africain.

Martinière.

Ecrire un commentaire

Cyril Moulin, président de Bio Équitable en France à propos de la crise agricole et du Mercosur : « un plan social qui ne dit pas son nom et qui va se révéler dramatique pour notre souveraineté alimentaire »

Lire l'article