Pourquoi s’en faire : les chercheurs trouveront bien une solution au problème, n’est-ce pas ? Cet optimisme fondé sur une confiance dans le progrès scientifique se heurte à une question de temps. D’une certaine manière, c’est comme avec le cancer : puisque les médecins vont certainement trouver un remède, autant continuer à fumer. Le problème, évidemment, est que les scientifiques pourraient ne découvrir de solution que dans plusieurs décennies ou siècles –chaque année, le cancer du poumon tue plus d’un million de personnes.
En fait, le progrès technologiques est déjà pris en compte dans tous les scénarios. Il pourrait économiser plusieurs milliers de milliards de tonnes de C02 sur un siècle ! Mais même dans le plus optimiste de cas, il ne parvient pas, à lui seul, à éliminer le problème. Le reste des économies est donc à chercher dans des mesures sociétales dont on ne pourra pas s’exonérer.
En fait, on ne peut pas séparer le progrès technologique des enjeux économiques et sociaux. En effet, la plupart des technologies nécessaires existent déjà au moins à titre expérimental, mais elles ne sont pas ou peu utilisées car trop chères. Diminuer leur coût ou trouver une manière de rendre celui-ci acceptable – par des subventions, par exemple- n’est pas une mince affaire. Et pour revenir aux mesures sociales, il n’est pas dit qu’elles seront plus chères…
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