Le nombre total de migrants s’est accru ces dix dernières années, passant d’environ 150 millions de personnes en 2000 à 214 millions de personnes aujourd’hui. Cependant, ils ne représentent qu’une petite partie de la population mondiale : à peine 3 %. Cette relativement faible proportion n’empêche pas la question d’occuper une part importante du débat politique en Occident.
Pour certains, il s’agit d’une menace, surtout si ces flux migratoires sont incontrôlés. Pour d’autres, l’afflux de migrants permet de combler le déficit démographique des pays du Nord. Pour d’autres encore, les migrants jouent un rôle essentiel pour les pays du Sud : ils ont rapatrié, en 2010, 325 milliards de dollars dans leurs pays d’origine, soit plus du double de l’aide publique au développement.
Aux Etats-Unis, pays qui héberge le plus d’immigrants au monde, avec 42 millions de migrants sur leur sol, l’immigration, constitue le premier facteur d’accroissement de la population. Dans les années 1970, le débat sur le sujet s’est introduit dans les milieux écologistes, en des termes étonnants vus de France.
Aujourd’hui, l’immigration s’invite autrement dans l’écologie américaine, avec celles et ceux qui s’inquiètent des conséquences de la construction d’un mur de séparation le long de la frontière américano-mexicaine. Celle-ci altère les milieux comme l’estuaire de Tijuana et empêche de circuler les espèces terrestres provenant des 11 écosystèmes que traverse la ligne de séparation, comme les tortues du Texas, les pumas, les daims et les jaguars. Mais il s’agit de permettre à des animaux ce qu’on interdit aux Hommes.
Le point de départ du raisonnement était le suivant : quand un immigrant sud-américain arrive aux USA, il adopte le mode de vie étatsunien et son empreinte écologique est multiplié par 10 (environ). Il va donc alors générer encore plus de problèmes environnementaux. Certains écologistes, membre du Sierra club, la plus grande association écologiste américaine, ont alors pris des positions xénophobes et initié un débat – qui s’est conclu par leur expulsion.
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