En 1750, l’espérance de vie à la naissance en France était de 27 ans pour les hommes et 28 ans pour les femmes. Aujourd’hui, elle frise les 78 ans pour les hommes et les 85 ans pour les femmes. À l’échelle mondiale, elle est passée de 46,5 ans en moyenne dans les années 1950 à 68,5 ans en 2011, soit une augmentation de près de 4 mois chaque année. À l’origine de cette envolée : les progrès de la médecine, de l’hygiène et l’amélioration de l’accès aux soins.
Certaines projections voient l’espérance de vie à la naissance continuer à croître mais la tendance pourrait en fait s’inverser. D’abord parce qu’il existe probablement une limite biologique à la longévité humaine ; ensuite parce que malgré les progrès de la médecine, les maladies tuent encore. En Afrique du Sud, le SIDA a ainsi fait chuter l’espérance de vie à la naissance de 12 ans en moins de 20 ans, tandis qu’à l’échelle mondiale, les maladies chroniques prennent de plus en plus d’ampleur. Les effets de ces affections de longue durée ne sont donc pas encore très visibles, mais d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elles ont déjà dépassé les maladies infectieuses comme première cause de mortalité dans le monde.
Parmi ces maladies chroniques, l’obésité est au centre de toutes les attentions. En effet, alors qu’elle entraîne une diminution de l’espérance de vie de 5 à 15 ans, on comptait 43 millions d’enfants de moins de 5 ans en surpoids en 2010. De même, le nombre de cancers est en croissance rapide partout dans le monde (+45% prévus entre 2007 et 2030, selon l’OMS), en partie à cause du vieillissement de la population, mais aussi, très probablement, pour des raisons environnementales.
Alimentation déséquilibrée et contaminée par les pesticides, rythme de vie sédentaire, air et eau contaminés par des polluants chimiques de synthèse et problèmes environnementaux au sens large sont des phénomènes nouveaux, apparus au XXe siècle. Ils commencent seulement à dévoiler leurs effets et pourraient ramener l’espérance de vie de la génération qui naît aujourd’hui en-dessous de celle de ses aînés.
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