La crise climatique nuit de façon extrêmement variée à la santé mentale de centaines de millions de personnes dans le monde. Selon le Guardian., les scientifiques alertent sur le manque de considération de l’impact de l’éco-anxiété. Un rapport publié par des scientifiques du Grantham Institute démontre entre autres qu’aux Etats-Unis, 72 % des 18-34 ans sont mentalement perturbés par les mauvaises nouvelles liées à l’environnement. De plus, au niveau mondial, les suicides augmenteraient de 1 % pour chaque degré de plus de réchauffement. Ce sont notamment les jeunes qui souffrent d « éco-anxiété », l’inquiétude liée aux incertitudes sur l’avenir de la planète.
« La santé mentale constitue, à l’heure actuelle, l’impact invisible du changement climatique », explique Emma Lawrance de l’Imperial College de Londres, qui a dirigé le rapport. « C’est un gros problème qui va toucher de plus en plus de personnes à l’avenir, et qui va notamment exacerber les inégalités. Il est très probable qu’il s’agisse d’un coût non comptabilisé très important. »
« Si vous avez perdu votre maison, si vous êtes exposé à des inondations répétées […] c’est un choc et un traumatisme qui se traduit pour certains par une détresse très prolongée et des diagnostics de SSPT, d’anxiété, de dépression et un risque accru de suicide. » explique la chercheuse. L’Australie a pris des mesures à ce sujet suite aux importants feux de forêts et le gouvernement a dépensé 76 millions de dollars australiens (soit environ 48 millions d’euros) pour fournir une aide en matière de santé mentale.
D’autre part, Emma Lawrance affirme que l’action en faveur du climat est susceptible d’améliorer le bien-être psychologique de chacun. « Par exemple, les actions climatiques qui créent des villes plus vertes et plus propres et réduisent les inégalités peuvent potentiellement améliorer la santé mentale de tous les citoyens. »
Le rapport met en évidence des recommandations d’actions contre le changement climatique qui prennent en compte la santé mentale et les inégalités sociales, comme l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements ou de l’accès aux espaces naturels. Les chercheurs préconisent également de développer la recherche sur le sujet. Ils estiment en effet que moins de 1 % des 54 000 articles de recherche médicale sur le changement climatique entre 2010 et 2020 mentionnent la santé mentale.
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