Le 8 août 2021, un Vautour fauve a été retrouvé mort dans le Parc National des Cévennes. Le corps de l’animal était criblé d’une vingtaine de plombs. Depuis 2013, la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) a recensé au moins 20 vautours victimes de tirs dont 9 rien que sur le territoire du parc. Et, les vautours ne sont pas les seuls rapaces victimes de tirs. Nombre d’Aigles royaux, Circaètes Jean Le Blanc, Faucons pèlerins, Buses variables et de Grand-Duc d’Europe sont pris pour cibles par des tirs de plombs.
D’après un communiqué de la LPO, « le 14 juillet, deux circaètes ont été conduits à la clinique vétérinaire de Ganges (Hérault) : l’un est arrivé mort victime d’un tir fatal ; l’autre, encore vivant, a été traversé par une salve de plombs (organes et plumes). Le 26 mai, dans le Parc national des Cévennes, un Faucon pèlerin a été découvert blessé à l’aile sur la commune d’Ispagnac (Lozère). Souffrant, il a finalement été euthanasié. »
« Sur les 118 espèces différentes d’oiseaux retrouvés criblés de plombs sur une période de 8 ans, 70 % sont des espèces non chassables. Soit 1120 oiseaux, dont 75 % sont des rapaces ! », précise l’association de défense des oiseaux.
Les rapaces ciblés depuis de nombreuses années
Les tirs ne sont pas les seules causes de morts violentes de ces rapaces protégés. Les décès par empoisonnement, électrocution ou collisions sont, eux aussi, très courants. Cela pose la question de la cohabitation entre l’humain et les espèces protégées (qui le sont bien souvent car elles sont menacées de disparition), d’autant plus qu’une partie des décès se produisent dans des aires protégées comme les parcs nationaux.
La mauvaise réputation des rapaces et charognards
Il y a toujours eu des croyances et des préjugés entourant les rapaces. Ils ont été considérés comme des espèces « nuisibles » s’attaquant au gibier ou aux troupeaux. « C’est une croyance relevant de l’imaginaire, c’est irrationnel », explique Pascal Orabi, de la LPO. L’hostilité envers les rapaces existe depuis très longtemps. Dans les campagnes, il y a encore une quarantaine d’années, les rapaces nocturnes étaient cloués sur les portes des granges pour se protéger du mal. « On ne peut pas vraiment expliquer les motivations de ces personnes, il y a autant de raisons différentes que d’individus », affirme Pascal Orabi.
De plus, les mesures de préservation et de protection sont dénoncées, car perçues comme des politiques éloignées du terrain, par une partie des populations locales. Les prises de décisions pour les espèces protégées et les aires protégées créent ainsi parfois des conflits avec certains acteurs locaux comme les chasseurs ou les éleveurs. En plus des rapaces, les réintroductions des loups et des ours sont aussi de bons exemples des oppositions locales dans certaines régions de France à un retour des prédateurs ou des charognards.
La LPO demande des actions concrètes
Les auteurs de tirs sur les rapaces sont rarement identifiés et retrouvés, donc encore moins traduits en justice et condamnés. Dans son communiqué, la LPO demande aux fédérations de chasse de faire plus amplement passer le message qu’il est interdit de tirer sur les espèces protégées. Elle demande également plus de moyens pour la police de la nature afin d’engager de véritables enquêtes et conduire les contrevenants devant la justice. « Ce qui est compliqué avec ces tirs au plombs, c’est que tous les possesseurs de ces armes n’ont pas forcément de permis de chasse. Il est donc difficile de remonter leurs traces », explique Pascal Orabi.
Pauline Izabelle
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4 commentaires
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Michel Cerf
Pauvtres humains , aucune évolition , toujours aussi déiles .
Michel Cerf
Je dis débiles !
Philippe
Des pauvres types irresponsables, enracinés, pas d évolution depuis des millénaires l espèce humaine est souvent désespérante et ces gens en font partie. Merci aux associations dont la LPO.
Méryl Pinque
Chasseurs = assassins.