Sur les 9 limites planétaires à préserver édictées par les scientifiques du Stockholm Resilience Centre en 2009, une cinquième vient officiellement d’être dépassée : celle qui correspond à la pollution chimique et plastique. La situation apparaît « hors de contrôle » et alarme les chercheurs. Le Stockholm Resilience Centre l’a annoncé le 18 janvier 2022 au travers d’un communiqué accompagnant la parution d’un article scientifique dans la revue Environmental Science and Technology. Les scientifiques s’inquiètent de la poursuite de l’augmentation de la pollution chimique et plastique.
La production de produits synthétiques a été multipliée par 50 depuis 1950 et « elle devrait encore tripler d’ici 2050 », affirme Patricia Villarubia-Gómez, co-auteure de l’étude du Stockholm Resilience Centre. Selon l’étude, la production de plastiques a augmenté de 79 % entre 2000 et 2015.
Une nouvelle limite planétaire franchie : pollution chimique et plastique
Jusqu’à présent, cette limite, désignée dans leurs travaux par l’appellation « Introduction d’entités nouvelles dans la biosphère », n’avait pas fait l’objet d’une évaluation exhaustive. Elle mesure l’impact de toutes les substances artificielles introduites dans la nature comme les produits issus de la chimie de synthèse, les plastiques, les substances chimiques employées dans l’industrie ou par les particuliers, les antibiotiques, les métaux lourds, les polluants organiques persistants ou encore les pesticides…
« Certains de ces polluants peuvent se trouver partout sur la planète, de l’Arctique à l’Antarctique. Ils peuvent rester longtemps dans l’environnement. Nous avons des preuves incontestables de leurs impacts négatifs sur les cycles du système Terre notamment la biodiversité et les cycles biochimiques », explique Carney Almroth de l’université de Gothenburg et co-auteur de l’étude. « La vitesse à laquelle ces polluants se répandent dans l’environnement excède la capacité des gouvernements à adresser le risque qu’ils représentant au niveau régional et global. »
Face à la menace que représente l’augmentation de la pollution chimique et plastique tant pour l’environnement que pour la santé, les auteurs du Stockholm Resilience Centre préconisent d’établir des limites à la pollution, à la réduire et mettent en avant le développement de l’économie circulaire pour y parvenir.
Les 9 limites planétaires sont un indicateur de l’état de la planète basé sur 9 critères dont le climat, la biodiversité, l’acidification des océans, l’affectation des sols, les cycles du phosphate et de l’azote, l’état de la couche d’ozone, la pollution de l’atmosphère par les aérosols et Introduction d’entités nouvelles dans la biosphère.
Julien Leprovost
Pour aller plus loin sur ces sujets des limites planétaires, lire aussi
Les 6 limites planétaires dépassées par la France
Sur Terre, la masse de l’artificiel égale désormais la masse du vivant
Ecrire un commentaire