En consacrant 4 à 11 % de ses terres cultivées au soja, l’Europe pourrait atteindre l’autosuffisance dans la production de cette plante légumineuse. Actuellement, 90 % du soja consommé sur le continent est importé des États-Unis ou du Brésil. Cette plante, riche en protéines, peut servir dans l’alimentation humaine, pourtant, elle est aujourd’hui principalement utilisée pour nourrir les animaux d’élevage.
Il ressort d’une étude publiée dans la revue Nature par des chercheurs de l’INRAE et d’AgroParisTech que consacrer 11 % des terres cultivées en Europe permettrait à cette dernière de ne plus importer du soja. Or, seulement 1,7 % des terres cultivées en Europe sont consacrées au soja. De surcroît, les scientifiques estiment que cette culture peut trouver en Europe un climat propice dans les années à venir. L’INRAE écrit que « les résultats montrent que les surfaces agricoles européennes favorables à la culture de soja sont beaucoup plus élevées que la superficie récoltée actuellement. Les projections indiquent un rendement moyen de 2 tonnes par hectare sous les conditions climatiques actuelles, même sans irrigation ni fertilisant, et il augmenterait avec les conditions climatiques futures de +0,4 à +0,6 tonne par hectare en 2050 et 2090. »
La culture de soja pour l’élevage constitue un des facteurs de l’extension des terres agricoles au détriment de la forêt amazonienne. Près de 80 % de la production mondiale de soja approvisionne les filières d’élevage bovin, porcin, aviaire ou aquacole. Cependant, employée dans l’alimentation humaine, le soja est une alternative végétale aux protéines animales intéressantes. Car, pour un même niveau de nutrition, le soja dispose d’une empreinte écologique moindre que les produits carnés et aide à fixer l’azote dans les sols.
Marie-Sarah Carcassonne, chargée de mission agriculture et alimentation durable à la Fondation GoodPlanet estime que la culture du soja sur le sol européen peut « aussi contribuer à réduire la déforestation importée » et « diversifier nos surfaces cultivée ». Mais, selon elle, il serait préférable « que le soja cultivé aille directement à l’alimentation humaine parce que si on fait pousser plus de soja pour manger plus de viande alors on ne diversifie pas notre alimentation… » car « cultiver du soja en Europe pour continuer à nourri le bétail ne fera que réduire l’empreinte écologique de la viande alors que le soja peut être directement une protéine de substitution. »
Julien Leprovost
Article mis à jour afin de corriger quelques fautes le samedi 9 avril a 8h30
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2 commentaires
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Francis
Il faut ajouter deux observations: le soja a besoin d’eau, donc d’irrigation, y compris en bio. Il y a encore des cons pour saboter les bassines et le matériel. Ensuite, manger un « steack » de soja une fois par semaine, c’est très bien, mais il ne faut pas en abuser. Le soja contient des perturbateurs endocriniens naturels.
dany voltzenlogel
Le conditionnement de la pensée unique : soja. Quelle hérésie et piège bien conforme à l’agro-industrie..
À vomir.