Des scientifiques proposent de développer 3 nouvelles stratégies pour que la biodiversité s’adapte au réchauffement climatique dans un article de la revue Biological Conservation. Pour y faire face, de nombreuses espèces devront migrer et elles pourraient avoir besoin d’une intervention humaine pour y parvenir avec succès. Des chercheurs de l’université de Santa Cruz en Californie ont conduit une évaluation des stratégies à mettre en place afin de préserver les végétaux et les animaux du réchauffement. Ils ont identifié, face à l’urgence climatique, 3 nouvelles approches de conservation à envisager : la création de refuges spécifiques face aux changements climatiques, l’aide à la migration des espèces et la préservation de la diversité génétique au sein des espèces afin de favoriser leur adaptation.
Changement de climat, changement de lieu de vie pour de nombreuses espèces
En effet, ces scientifiques avaient déjà conduit en 2009 une évaluation des stratégies existantes pour aider la biodiversité. Celles-ci misaient alors sur la préservation et la restauration des écosystèmes et le développement de ? leur interconnexion. Ces approches restent nécessaires, mais ne se montrent plus suffisantes. Les chercheurs estiment qu’il faut désormais être proactif et aider les espèces à bouger pour trouver de bonnes conditions de vie. Erika Zavaleta, professeure d’écologie et d’évolution à l’université de Santa Cruz qui a conduit ces 2 études explique dans ScienceDaily que : « le changement climatique fait que les espèces ne vivent plus là où l’habitat et les conditions sont acceptables pour elles. » Elle précise que « les besoins de se déplacer sont accrus tandis que la capacité de bouger est amoindrie » et qu’il faut dès à présent « penser à trouver des habitats convenables pour différentes communautés écologiques. »
Refuges climatiques, aide à la relocalisation et préservation de la diversité génétique
Les travaux menés par Erika Zavaleta se basent sur d’autres recherches et préconisent ainsi de créer des refuges climatiques afin de permettre à des espèces de trouver des conditions adéquates pour s’adapter et survivre. Les chercheurs notent qu’une espèce dépend aussi de celles qui l’entourent et qu’une simple relocalisation ne suffit pas forcément. Certaines espèces ont des besoins ou des liens très spécifiques en rapport avec leur milieu d’origine. Surtout, les espèces ne se déplacent pas à la même vitesse. La scientifique prend l’exemple des chênes et des oiseaux d’une même vallée. Ils ne migrent pas à la même vitesse, ce qui peut devenir un problème. Elle défend également les migrations assistées d’espèces même si elle pointe les risques que cela pose tant pour les espèces cibles que pour les milieux d’accueil et leur biotope. Enfin, les scientifiques plaident pour la préservation de la diversité génétique au sein d’une espèce afin d’augmenter ses capacités d’adaptation. Ils prennent encore l’exemple des chênes en Californie dont certains ont su s’adapter aux modifications du climat et proposent de conserver les graines dans des banques pour les avoir à disposition si besoin est.
Julien Leprovost
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