La fracturation hydraulique est de nouveau autorisée au Royaume-Uni. La technique employée pour fissurer la roche-mère et en extraire le méthane, aussi appelé dans ce cas « gaz du schiste », faisait l’objet d’un moratoire sur l’île depuis 2019 en raison des controverses soulevées par son impact. En plus de contribuer à l’exploitation des énergies fossiles et aux émissions de gaz à effet de serre, la fracturation est soupçonnée d’être la cause de tremblements de terre et de fissures dans des bâtiments, ce qui engendre l’opposition des riverains et des écologistes.
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Le gouvernement britannique justifie la levée du moratoire par les conclusions d’une étude d’impact portant sur la fracturation conduite par le British Geological Survey (BGS ou le bureau d’études géologiques britannique) et le contexte international, explique la BBC dans un article du 23 septembre. « À la lumière l’invasion illégale de l’Ukraine par (le président russe Vladimir) Poutine et l’utilisation de l’énergie comme d’une arme, renforcer notre sécurité énergétique est une priorité absolue », déclare le secrétaire d’État en charge de l’énergie Jacob Rees-Mogg dans le communiqué qui annonce la mesure. « Tolérer un plus grand niveau de risque et de perturbation apparaît pour nous (le gouvernement) relever de l’intérêt national aux vues des circonstances. »
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Le rapport du BGS avait été commandé en avril 2022. Il conclut cependant qu’il n’est pas possible de déterminer avec certitude si la fracturation peut ou non être responsable de failles et séismes d’une magnitude supérieure à 3 sur l’échelle de Richter. « Le rapport du BGS indique que, en termes de science, peu de choses ont changé depuis la mise en place du moratoire en 2019 », affirme Andrew Aplin, professeur en sciences de la Terre à l’université de Durham.
Les entreprises disposant déjà de permis de forage estiment qu’il leur faudra 6 mois pour démarrer effectivement l’extraction du gaz de schiste. Les gouvernements écossais et gallois ont annoncé qu’ils ne comptaient pas accorder de permis de forage aux compagnies voulant exploiter le gaz de schiste sur leur territoire et dans leur sous-sol.
Julien Leprovost
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