Ajaccio (AFP) – La compagnie maritime Corsica Linea a inauguré jeudi à Ajaccio son premier navire en partie propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL), qui permettra l’absence d’émissions de fumée près des côtes lors de ses traversées entre Marseille et la Corse.
« C’est le premier navire neuf en Corse depuis 11 ans (…) et le premier navire à desservir la Corse au GNL », s’est félicité Pierre-Antoine Villanova, directeur général de la Corsica Linea, créée en 2016 sur les cendres de la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM).
Baptisé « A Galeotta » (référence au navire amiral de la flotte de Pascal Paoli), ce neuvième navire de la compagnie, qui peut accueillir 150 voitures, 170 remorques et 930 passagers, effectuera la ligne Marseille-Bastia en semaine et Marseille-Ajaccio le week-end.
Le ferry, dont la première traversée commerciale aura lieu dimanche soir, sera propulsé au GNL « dans un premier temps sur une partie de la traversée et progressivement sur son intégralité », a souligné le directeur général de la compagnie aux bateaux rouges.
Pour commencer, le « A Galeotta » sera propulsé pendant « un quart de la traversée » au GNL près des côtes corses et marseillaises et, pendant les trois quarts restants, au fioul léger à 0,1%, a ajouté M. Villanova, qui assure avoir investi « 180 millions d’euros depuis 2019 dans la transition environnementale ».
Corsica Linea a été critiquée fin 2021 par plusieurs associations de défense de l’environnement pour avoir obtenu de l’État français une dérogation pour utiliser du fuel plus polluant via l’utilisation de dispositifs de nettoyage des fumées appelés « scrubbers ».
Ces derniers peuvent fonctionner en circuit ouvert ou fermé, polluant dans le premier cas les fonds marins. Corsica Linea dispose à ce jour de cinq navires équipés de scrubbers, dont deux en boucle fermée.
Fin décembre, l’Organisation maritime internationale (OMI) a entériné la création d’une « zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre et de particules » sur l’ensemble de la Méditerranée à compter du 1er mai 2025.
Cinq navires de la compagnie appliquent déjà ces normes Seca de limitation de la teneur en soufre dans les carburants « depuis 2020 », a précisé M. Villanova.
Naviguer au GNL revient à réduire de « 99% les particules fines et le soufre »: « pour les habitants d’Ajaccio ou de Bastia, c’est l’émission de zéro fumée », a-t-il résumé.
« Par rapport à une traversée traditionnelle, ce sont 20% des émissions de gaz à effet de serre qui seront évitées et 85% des émissions d’oxyde d’azote en moins », a également relevé Amaury de Saint-Quentin, le préfet de Corse, saluant cette initiative 100% privée.
La Corsica Linea, qui emploie 1.500 salariés sous pavillon français, se partage avec La Méridionale la délégation de service public maritime (DSP) pour relier les cinq ports corses à Marseille.
En France, l’armateur CMA CGM dispose de plusieurs porte-conteneurs propulsés au GNL tandis que le croisiériste italien Costa Croisières a été le premier à proposer un navire au GNL en 2019.
© AFP
Méditerranée: Marseille salue la création d’une zone de contrôle des émissions d’oxyde de soufre
Ecrire un commentaire