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Indice National de Biodiversité (NBI)

Une biodiversité très largement inconnue et mal protégée

L’homme a souvent l’impression d’avoir découvert quasiment toute la planète. Or son ignorance est immense. Toutes espèces confondues, des bactéries aux baleines, les biologistes ont répertorié environ 1,7 million d’espèces. Des estimations vraisemblables laissent penser qu’il y en aurait en réalité 50 à 100 millions. C’est-à-dire que l’homme n’a étudié que 2 à 3 % des formes de vie qui peuplent la Terre.

Compte tenu des pressions économiques ou démographiques, il ne sera pas possible de tout préserver, mais il est important d’identifier les plus forts potentiels, afin de mener des politiques de conservation les plus utiles et les plus cohérentes. En effet, parmi les espèces non encore découvertes se trouvent les molécules de demain, pour de nouveaux médicaments ou pour améliorer la productivité des plantes cultivées.

Dans ce cadre, un groupe de travail scientifique, établi depuis la ratification de la Convention sur la Diversité Biologique sous l’égide de l’ONU en 1994, a mis au point un Index National de biodiversité (INB). L’INB se base sur des estimations de la richesse et de l’endémisme dans les différents pays. Il varie de 0,000 la valeur minimale (Groenland) à 1,000 le maximum en Indonésie. Compte tenu de ce qui précède, ces valeurs doivent néanmoins être considérées avec beaucoup de précaution.

Les régions chaudes et humides s’avèrent les plus riches en biodiversité, en raison de la multiplicité des espèces qui vivent dans ces nombreux écosystèmes et notamment dans les forêts équatoriales ou tropicales. L’Indonésie, la Colombie, le Mexique, le Brésil, l’Équateur et le Venezuela obtiennent les meilleurs scores entre 1,000 et 0,850. Cela dit, même des pays de taille réduite comme Panama ou Brunei peuvent avoir des niveaux élevés. De même, de grands pays à l’interface de régions ou isolés climatiquement comme la Chine (0,839) ou l’Afrique du Sud (0,714) présentent des potentiels intéressants. À l’inverse, on peut s’interroger sur les chiffres relativement faibles de l’Afrique tropicale, qui peuvent traduire un manque de recherche plus qu’un déficit en biodiversité. Les régions désertiques ou froides ont les index généralement les plus bas : Qatar (0,189), Canada (0,299), mais cela ne signifie pas pour autant que leurs espèces ou écosystèmes aient moins de valeur.

Quoiqu’il en soit, la question se pose de savoir comment préserver au mieux cette diversité et qui va payer pour cela. En effet, les pays concernés sont souvent jaloux de leurs prérogatives nationales et craignent que d’éventuels pays financeurs ne soient surtout attirés par la possibilité de découvrir de nouvelles molécules pour les breveter à leur profit. De leur côté, les pays de l’OCDE se montrent plus enclin à défendre cette richesse par des discours que par l’attribution de moyens concrets.

Considerably unknown and ill-protected biodiversity

Humans often feel like they have already thoroughly studied their planet. However, there is still much to be discovered. All species combined, from bacteria to whales, biologists have catalogued around 1.7 million species. Plausible estimates put the figure of total species at around 50 to 100 million. In other words, we have only studied some 2 to 3% of life forms on Earth.

In view of economic and demographic pressures, it will no longer possible to preserve all species. But it is important to identify the most viable efforts in order to set up the most practical and coherent conservation policies. Undiscovered species harbour the discoveries of tomorrow, in the fields of medicine or of boosting the productivity of existing plant cultures.

In relation to this, a UN-backed scientific work group established after the ratification of the Biodiversity Convention in 1994 has developed the National Biodiversity Index (NBI). The NBI is based on estimates of richness and endemism in various countries, on a scale of 0.000 (Greenland) to 1.000 (Indonesia). In view of what was previously stated, however, these values must be viewed with extreme caution.

Hot, humid regions are richer in biodiversity due to the high number of species living in these ecosystems, notably, in tropical and equatorial forests. Indonesia, Colombia, Mexico, Brazil, Ecuador, Venezuela score high on the index, between 1.000 and 0.850. That said, even small countries such as Panama or Brunei also score high, and as do large countries with several biomes, or those with special climates, such as China (0.839) and South Africa (0.714). However, the relatively low scores of tropical Africa give cause for question; they seem to betray a lack of research rather than a lack of biodiversity. Desert and cold regions tend to score lowest on the index: Qatar (0.189), Canada (0.299). However, that does not mean that their species or ecosystems are any less valuable.

Whatever the case, the question is how best to conserve this biodiversity, and how to pay for it. Countries often jealously guard their national prerogatives and fear that other countries offering financing are mainly drawn by prospects of claiming the next lucrative discovery. As for OECD countries, they appear to defend biodiversity more by speech than by concrete action.

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