Bangkok (AFP) – Ecrasées sous un soleil de plomb, les populations du sud et du sud-est de l’Asie profitent du moindre abri pour s’en protéger et prient pour que viennent des pluies rafraîchissantes, alors que des températures record frappent la région.
Le Bangladesh a connu la semaine dernière sa plus haute température enregistrée en près de 60 ans, et en Inde au moins 13 personnes sont morts de coup de chaleur, tout comme deux habitants de la Thaïlande, selon des médias locaux.
« C’est chaque année plus chaud encore », dit Mikalo Nicholls, se protégeant sous son ombrelle près du parc Lumpini de Bangkok mercredi.
Elle dit que cette période torride à Bangkok, qui la contraint à passer le plus de temps possible en intérieur ou à l’ombre, est la plus chaude qu’elle ait connue depuis cinq ans qu’elle vit dans la capitale thaïlandaise.
Le service météorologique du pays a indiqué mercredi que les températures avaient atteint un record de 44,6 degrés Celsius dans la province de Tak (ouest) le 15 avril, et a averti que ce temps allait se poursuivre la semaine prochaine.
[A lire aussi Thaïlande: l’air toxique de Chiang Mai fait fuir les touristes]
Défi de santé publique
« Il est possible que la chaleur de cette année soit exacerbée par l’activité humaine », a dit Thanasit Iamananchai, le directeur général adjoint de ce service, rejoignant les mises en garde des experts de l’ONU qui ont mis en garde en mars sur des risques d’épisodes extrêmes liés au réchauffement climatique plus élevés qu’ils ne l’avaient estimé dans leur premier rapport en 2014.
Le royaume connaît d’ordinaire une période de chaleur avant la saison des pluies, mais le soleil a fait montre d’une intensité extrême cette année.
« La chaleur record de cette année en Thaïlande, en Chine et en Asie du sud est clairement une tendance climatique et va poser des défis pour la santé publique dans les années à venir », a dit Fahad Saeed, un chercheur de l’institut Climate Analytics, basé au Pakistan.
En outre, « la chaleur extrême que nous avons connue ces derniers jours va frapper le plus durement les plus pauvres », ajoute-t-il. « Cela pourrait même être un risque mortel pour ceux qui n’ont pas accès à la climatisation ou à des abris adaptés ».
La situation est la même en Birmanie. A Rangoun, un chauffeur de taxi de 42 ans Ko Thet Aung, a confié qu’il devait arrêter de travailler quand la température est trop élevée dans la journée.
Prier pour la pluie
Au Bangladesh, des centaines de personnes se sont rassemblées cette semaine à Dakha, la capitale, pour prier pour une pluie salutaire, alors que la température a atteint 40,6 degrés Celsius, un record depuis les années 1960.
« Ils ont aussi prié pour que la température baisse, et pour être protégés de la vague de chaleur », a dit un chef de la police locale, Abul Kalam Azad.
En Inde, 13 personnes sont mortes de coup de chaleur lors d’une cérémonie tenue en extérieur dans l’ouest du pays dimanche.
Urmila Das, une mère de famille de 42 ans de Guwahati (nord-ouest), a raconté avoir renoncé à envoyer ses enfants à l’école.
« Nous n’avons pas l’habitude de ce niveau de chaleur », a-t-elle dit. « Normalement, nous avons de la pluie à partir de la mi-mars dans la région. Mais nous n’avons pas de pluie. »
© AFP
A lire aussi Bangladesh : des musulmans prient pour la pluie en pleine canicule ]*
Les nappes phréatiques toujours au plus bas, le risque de sécheresse estivale est bien réel
Ecrire un commentaire