Chicago (AFP) – Les habitants du Midwest américain sont de nouveau plongés mercredi dans un air fortement pollué par les fumées des incendies au Canada, deuxième épisode de pollution atmosphérique lié à ces feux ce mois-ci aux Etats-Unis.
A Chicago, troisième ville du pays, le ciel est gris pour le deuxième jour consécutif et certains habitants ont remis des masques pour se déplacer.
Les autorités ont conseillé de limiter le temps passé en extérieur, notamment pour les enfants ou les femmes enceintes.
Hasard du calendrier, le président Joe Biden s’est rendu à Chicago mercredi pour y parler d’économie. S’il n’a pas évoqué le sujet des feux, son avion s’est posé dans une couche épaisse de fumée et de brouillard.
A Detroit ou Indianapolis également, l’indice de pollution de l’air de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) indique un niveau « très nocif » pour la santé.
La fumée se déplace peu à peu vers l’est et a commencé à atteindre la région de Washington à la mi-journée. Un air comme poussiéreux, et à l’odeur légèrement acre, est venu gâcher une journée qui s’annonçait ensoleillée dans la capitale américaine.
« Un de ces événements dans l’année serait déjà remarquable, mais cela sera notre deuxième en un mois », a souligné sur Twitter Ryan Stauffer, scientifique de la Nasa spécialisé dans la pollution atmosphérique.
Au début du mois, un premier épisode de pollution atmosphérique particulièrement impressionnant avait touché tout le nord-est des Etats-Unis. Des images de New York baignée d’une lumière orange avaient fait la Une des journaux.
Les autorités new-yorkaises ont également mis en place des distributions de masques cette semaine, mais la ville est pour le moment épargnée.
La qualité de l’air est en revanche également très mauvaise à Toronto mercredi, selon les mesures des autorités canadiennes.
Fumée au nord, chaleur au sud
Une étude évaluant le lien direct entre ces feux actuels et le changement climatique n’a pas encore été conduite. Mais les scientifiques martèlent que le réchauffement de la planète, causé par les activités humaines, exacerbe en règle générale le risque d’incendie et leur intensité.
Début juin, Joe Biden avait jugé que cette pollution atmosphérique représentait « un rappel brutal des conséquences du changement climatique ».
Lundi, la Nasa a déclaré que la fumée des incendies canadiens avait même atteint le sud-ouest de l’Europe. Elle a notamment publié une image satellite montrant un nuage gris au-dessus du nord de l’Espagne et du Portugal.
Mais la qualité de l’air devrait toutefois y rester acceptable, car la fumée se trouve plus haut dans l’atmosphère lorsqu’elle arrive en Europe, a précisé la Nasa.
Quelque 500 incendies de forêt sont actuellement actifs au Canada, dont la moitié considérés hors de contrôle. Le Québec notamment vit une saison des feux historique et particulièrement précoce.
Cette crise risque de se poursuivre, car le pic de l’été est loin d’être atteint, et succède à un printemps très sec.
En parallèle, une vaste vague de chaleur continue d’accabler le sud des Etats-Unis. Elle touche notamment le Texas depuis des jours, mais continue de se déplacer vers l’est, frappant ainsi durement la région de la vallée du Mississippi.
Alors que cet épisode de températures extrêmes est particulièrement long, le danger, notamment pour les populations fragiles, est accru par une exposition prolongée, ont averti les services météorologiques américains.
Un « léger répit » est toutefois attendu pour ce week-end sur ces régions, ont-ils déclaré.
© AFP
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