Jakarta (AFP) – L’Indonésie a lancé mardi un plan d’investissement visant à attirer les 20 milliards de dollars promis par les pays occidentaux dans le cadre d’un pacte de transition vers les énergies renouvelables afin de permettre à l’archipel de réduire ses émissions et de sortir du charbon dont il est très dépendant.
Ce plan lancé moins de deux semaines avant le début de la réunion de la COP28 à Dubaï, précise l’ambition de Jakarta d’atteindre le niveau zéro émission nette dans le secteur de l’électricité d’ici 2050 en échange d’un financement de 20 millards USD (18,2 milliards d’euros), du Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP), conclu en novembre dernier à Bali.
La première économie d’Asie du Sud-Est veut réduire les émissions de carbone de son secteur électrique à 250 millions de tonnes par d’ici 2030.
Ce plan « fournit une feuille de route stratégique pour une transition énergétique ambitieuse en Indonésie », a déclaré à Jakarta le ministre par intérim de la Marine et des Investissements, Erick Thohir.
Le pays veut dans le même temps augmenter la part des énergies renouvelables dans sa production électrique à 44%, contre un objectif initial de 34%. L’Indonésie a annoncé qu’elle aurait besoin de 97,3 milliards USD d’investissement (88,8 mds EUR) pour atteindre cet objectif, soit presque cinq fois plus que promis dans l’accord JETP.
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Jakarta critique la combinaison de financement proposée dans le cadre de cet accord, craignant de se voir proposer principalement des prêts au taux du marché qui alourdiraient sa dette.
Cet accord JETP a été conclu entre l’Indonésie, les Etats-Unis, le Japon, le Canada et six pays européens pour permettre à l’archipel, l’un des principaux exportateurs de charbon et producteur d’électricité au monde à partir de la houille, de sortir de sa dépendance au charbon.
Ce plan s’inspire d’un modèle testé pour la première fois en Afrique du Sud, puis annoncé pour le Vietnam et le Sénégal, dans lequel les pays riches s’engagent à aider financièrement la transition énergétique des pays en développement.
Confrontée à des problèmes de pollution atmosphérique, l’Indonésie s’est engagée à ne pas construire de nouvelles centrales électriques au charbon à partir de 2023, mais malgré les protestations des militants écologistes, continue de construire les centrales au charbon déjà prévues.
Le pays tente également de se positionner comme un acteur clé sur le marché des véhicules électriques en tant que premier producteur mondial de nickel, minerai essentiel pour la fabrication des batteries.
Mais certains parcs industriels qui abritent des fonderies de nickel particulièrement énergivores sont alimentés au charbon.
© AFP
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patrice DESCLAUD
En fait quelles alternatives ont-ils ? Afficher des accords (prétendus) et « feuilles de routes » quand on n’en a pas (ou n’en mettons pas) les moyens, ne sont-ils pas seulement un affichage alibi de prétendue volonté ? L’Europe et les pays riches devraient-ils financer des promesses ou volontés qui ne sont pas tenues ou mises en oeuvre ?
Pat-22