La question climatique reste dans le top 3 des préoccupations des Françaises et des Français, selon un sondage dévoilé en amont de la COP28. Elle arrive en troisième position des principales préoccupations des Français (pour 12 % des répondants), derrière l’inflation (28 %) et l’immigration (13 %), selon une étude de l’ADEME. La crise climatique se situe à égalité avec la sécurité des personnes et des biens. Face à cette menace, la population attend beaucoup de l’État et se montre sceptique quant au rôle des entreprises et des instances internationales.
Ces chiffres proviennent de la 24e édition du baromètre annuel de l’ADEME (l’agence pour la transition écologique) dévoilés au moment de la COP28 sur le climat qui se déroule à Dubaï aux Émirats Arabes Unis. L’étude « Les représentations sociales du changement climatique » montre les évolutions de l’opinion française sur les enjeux écologiques. Cette étude se base sur un sondage. Il a été conduit par OpinionWay en juin et juillet 2023 auprès de 1519 personnes, représentatives de la population française âgée de 15 ans et plus.
Davantage d’efforts à fournir
6 Français sur 10 estiment qu’il faudrait agir plus pour le climat. Ils sont néanmoins 84 % à estimer déjà fournir des efforts pour réduire leurs émissions. Ils se montrent plus nombreux à déclarer des gestes et attitudes plus marquées envers l’environnement comme moins consommer (56%, + 19 points depuis 2017), limiter leur consommation de viande (52 %, + 16 points depuis 2014), ne pas prendre l’avion (56 %, +20 points depuis 2018), ou encore baisser la température de leur logement (70%, +9pts depuis 2018).
Il subsiste toujours une forte attente de justice sociale, d’exemplarité et d’équité en matière de transition puisque « 67 % accepteraient des changements importants dans nos modes de vie à condition qu’ils soient partagés de façon juste entre tous les membres de notre société », rapporte l’ADEME.
Face au changement climatique une action locale plus efficace
Seulement 27 % des Français estiment que les instances internationales sont le moyen le plus efficace de lutter contre le changement climatique en 2023 contre 34 % en 2015 au moment de la COP15 à Paris. Ils sont aussi 6 % à déclarer que ce sont elles qui agissent le plus en faveur du climat en 2023.
Face au constat des sondés du peu d’efficacité des négociations internationales, ils répondent à la question « A votre avis, qui serait le plus efficace pour résoudre le problème du changement climatique ? » que l’État serait le plus apte (55 %), suivi des citoyens (38 %). L’ADEME écrit dans un communiqué : « une baisse régulière année après année de la confiance et de la capacité des instances internationales à régler le problème du changement climatique est constatée : seuls 27 % des Français jugent les instances internationales efficaces, alors qu’ils étaient 34 % en 2016. »
Les Françaises et les Français semblent apprécier les actions locales. Elles sont importantes. Cependant, la France émet moins de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Elle doit néanmoins faire sa part des efforts car le sujet du climat est un enjeu mondial, d’où l’importance des solutions internationales.
Un fossé générationnel et une défiance
Le sondage relève aussi des différences de perception selon les générations. Ainsi, toujours selon l’ADEME qui analyse les résultats : « les jeunes se montrent plus pessimistes quant aux conséquences du changement climatique : seulement 15 % des 15-17 ans pensent que la société s’y adaptera sans trop de mal contre 40 % des 65 ans et plus. »
De plus, le sondage montre qu’en dépit de manifestations plus tangibles des dérèglements climatiques, y compris en France, 3 Français sur 10 pensent que les scientifiques exagèrent les risques. Or, en 2023, soit 8 ans après la signature de l’Accord de Paris dont l’ambition était de limiter le réchauffement à 1,5 degrés Celsius de hausse, la température mondiale moyenne a augmenté de 1,46°C.
Le climat, un enjeu bien cerné, mais d’autres problématiques écologiques à la traine
Enfin, un des enseignements de ce sondage est que le message sur la crise climatique est bien passée, ce dernier étant identifié de loin comme une menace. 1 sur 2 l’identifient comme une menace, alors que l’érosion du vivant ne l’est que par à peine plus du tiers des Français. D’autres enjeux environnementaux comme la pollution de l’eau et de l’air ou la dégradation des paysages ou le bruit sont moins identifiés par l’opinion publique.
Les sondages restent sujets à caution et à critique, mais le baromètre de l’ADEME possède l’avantage d’être mené depuis près d’un quart de siècle et donc de témoigner de certaines évolutions par la récurrence des questions et sujets soulevés.
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Pour aller plus loin
« Les représentations sociales du changement climatique » sur le site de l’ADEME
Le calculateur carbone de la Fondation GoodPlanet pour connaître, réduire et compenser ses émissions
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Balendard
Marié à une allemande et avec mes trois fils qui vivent en Suisse je raisonne plutôt comme un Européen en ce
qui concerne la nécessité de revoir nos chaînes énergétiques pour combattre le réchauffement climatique