Saïx (France) (AFP) – Des dizaines de policiers avaient totalement encerclé samedi soir, à Saïx (Tarn), les arbres sur lesquels campent des opposants à l’autoroute Toulouse-Castres, qui redoutent une expulsion imminente, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les forces de l’ordre, « une centaine » en fin d’après-midi, selon la préfecture, bloquaient l’accès au bois de la Zone à défendre (ZAD), créée par les opposants à ce projet controversé dans l’espoir d’empêcher l’abattage de ces arbres situés sur le trace de la future autoroute.
Tenus à l’écart du bois, une trentaine d’opposants encourageaient ceux restés en haut des arbres, baptisés les « écureuils »: « Tenez bon! », « Merci pour ce que vous faites! » D’autres jouaient de la musique ou disaient des poèmes.
Dans les arbres, 18 militants occupent toujours les cabanes, d’après Thomas Digard, du collectif la Voie est libre, présent sur place. La préfecture avait évalué leur nombre à « une dizaine » vendredi.
« Il est impossible de les ravitailler mais ils ont de quoi tenir », a encore indiqué à l’AFP Thomas Digard. Les forces de l’ordre « ont installé des projecteurs cette nuit. Ils ont lancé des grenades lacrymogènes et ils se relaient régulièrement », a-t-il ajouté.
Les opposants au projet d’A69 ont aussi fait savoir à l’AFP qu’ils mettraient en place un autre campement au sol quelques centaines de mètres plus loin.
Toujours selon les opposants, une pelleteuse est entrée dans les bois samedi en début d’après-midi. La préfecture a quant à elle déclaré à l’AFP que « des engins sont sur site pour débuter les travaux ».
Atosca, le concessionnaire désigné par l’Etat, estime avoir depuis le 15 février le droit de reprendre les coupes d’arbres sur le tracé.
Pour la Voie est libre, le bois occupé par les zadistes étant à « enjeu environnemental fort », il ne peut être défriché qu’entre le 1er septembre et le 15 octobre.
Quatre associations ont ainsi déposé un « référé pénal environnemental » le 9 février auprès du parquet de Toulouse pour faire interdire la reprise du défrichage.
Vendredi, plusieurs associations, dont Attac et la LDH, avaient dénoncé des « exactions » des forces de l’ordre autour de la ZAD, les accusant notamment de priver les militants campant sur les arbres de toute possibilité de ravitaillement. Contactée par l’AFP, la préfecture n’avait pas souhaité s’exprimer à ce propos.
Les associations ont également affirmé avoir déposé une plainte contre X pour « mise en danger volontaire de la vie d’autrui ».
© AFP
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