Le front de pluie qui a mis en alerte le Chili se déplace vers l’Argentine

front de pluie

Vue aérienne d'une zone inondée à Concepcion, au Chili, le 13 juin 2024 © AFP GUILLERMO SALGADO

Santiago du Chili (AFP) – Les front de pluie qui a mis en alerte le Chili depuis mercredi, faisant un mort et plus de 6.000 sinistrés sur son passage, selon un dernier bilan jeudi soir des autorités, a quitté le pays et s’est déplacé sur l’Argentine voisine.

Les intenses pluies accompagnées de vents violents ont fait 6.392 sinistrés, essentiellement dans la région de Biobio, dans le sud du pays, à 600 km au sud de Santiago, selon le dernier bulletin du Service national de prévention et de réponse aux catastrophes (Senapred).

La ministre de l’Intérieur Carolina Toha a indiqué que « le pire de ce système frontal est derrière nous » et par conséquent les alertes météorologiques ont été levées, « mais nous ne pouvons pas baisser la garde ».

Après un peu plus de 24 heures de pluies, « le pire du système frontal dans les régions de Coquimbo, Metropolitana, Valparaiso et O’Higgins est passé », avait plus tôt annoncé le sous-secrétaire à l’Intérieur Manuel Monsalve, ajoutant que « quatre-vingt pour cent de ce système frontal a déjà quitté le Chili et se trouve en territoire argentin ».

Le plus haut niveau d’avertissement à la population (alarme climatique) avait été déclenché mercredi en raison de pluies et de vents inhabituellement forts dans six des 16 régions du pays: Valparaiso et Metropolitana, au centre, O’Higgins, Ñuble et Biobio, au sud, et Coquimbo, au nord, qui n’a finalement pratiquement pas été touchée.

La ministre Carolina Toha a annoncé l’état de « catastrophe » dans cinq de ces six régions afin de faciliter l’aide d’urgence et s’est rendue à Curanilahue, dans la région de Biobio, la ville la plus touchée en raison du débordement de deux rivières.

Quelque 2.000 maisons ont affectées par les inondations dans le secteur, où la ministre a visité des centres d’accueil pour les sinistrés.

« Nous avons besoin de bateaux pour évacuer les gens », a assuré à la télévision nationale un habitant de Curanilahue.

A BioBio, 182 mm de pluie sont tombés au cours des dernières 24 heures, 55 mm dans la région métropolitaine de Santiago, et 67 mm à Valparaiso.

Un décès a été recensé dans la ville de Linares, dans le sud du pays, à la suite de la « chute d’un poteau d’éclairage public ».

 « Rivière atmosphérique »

Le front s’est accompagné d’une « rivière atmosphérique », une bande étroite dans l’atmosphère qui transporte d’énormes quantités d’humidité propice aux précipitations, ont indiqué les services météorologiques, qui ont classé l’intensité du phénomène entre quatre et cinq sur une échelle de cinq.

A Santiago, il n’y a pas eu d’alerte de ce niveau depuis deux décennies, selon les autorités. Le centre du pays souffre d’une grave sécheresse depuis une quinzaine d’années.

La pluie continuait de tomber en soirée dans la capitale, où les habitants sont majoritairement restés cloitrés chez eux. Des inondations ont été signalées dans certaines zones périphériques et il devrait tomber un total de 80 mm de pluie, soit autant que pour un mois de juin entier.

Quelque 14 millions de personnes vivent dans les cinq régions placées en état de « catastrophe » sur les 16 que compte le pays de 20 millions d’habitants.

Les autorités avaient décrété la suspension totale des cours dans les établissements scolaires de la capitale et des quatre autres régions du pays affectées, et demandé à la population de limiter les déplacements.

Dans la ville de Viña del Mar, à 110 km de Santiago, les autorités sont en alerte face au risque d’effondrement d’un immeuble de 12 étages et 200 appartements, dans le secteur de Reñaca. Les pluies du week-end ont provoqué un gouffre de 15 mètres de large et 30 de profondeur sous l’immeuble.

© AFP

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