Agroécologie : 8 ONG françaises réunies à la Fondation GoodPlanet


Intervention de Claire Sellier lors des GoodPlanet Meetings © Marion Lamure

Les 17 et 18 juin, la Fondation GoodPlanet a invité huit de ses associations partenaires à passer deux jours au Domaine de Longchamp pour qu’elles présentent mutuellement leurs projets, partagent leurs expertises et participent à des ateliers collaboratifs. Le Réseau CIVAM, Envol Vert, SOL, La Maison Botanique, l’AFAF, Hirondelle aux champs, l’ADAF et Terra Celta œuvrent chacune pour des projets d’agroécologie en France. Ces « GoodPlanet Meetings » sont nés de la volonté des équipes de GoodPlanet de renforcer l’accompagnement proposé aux associations, en permettant notamment l’échange de bonnes pratiques et la mise en réseau des acteurs. Retour sur deux journées riches en échanges et en apprentissages.

Mettre en réseau les acteurs de terrain

Ces deux jours ont été l’occasion pour les huit organisations d’en apprendre davantage sur des sujets précis en lien avec l’agriculture durable mais aussi d’être mises en réseau entre-elles et d’ainsi créer des synergies émulatrices. Cédric Javanaud, directeur général de la Fondation GoodPlanet, a introduit cette rencontre en rappelant qu’ « à la Fondation, on croit que les solutions ont plus d’impact et plus de force grâce au travail commun. Ces deux jours d’intelligence collective seront l’occasion de catalyser et d’accompagner les dynamiques de vos projets. » Au total, la Fondation GoodPlanet accompagne plus de vingt ONG à travers douze pays, dans l’objectif de les aider à développer des solutions d’adaptation et d’atténuation face au changement climatique, au bénéfice des populations vulnérables et de la biodiversité.

Lors de la première journée de ces GoodPlanet Meetings, les associations ont notamment été amenées à discuter ensemble des freins à la diffusion des bonnes pratiques agricoles, des moyens disponibles pour répliquer des démarches durables qui fonctionnent, de la place des femmes dans les projets agroécologiques. Eugénie Fabre, chargée de communication et des relations médias à la Fondation GoodPlanet, est également intervenue pour échanger avec les participants autour des enjeux liés aux relations-presse dans la mise en avant des structures. En écho à ces échanges, les participants ont été invité à réfléchir et à discuter autour des changements qu’ils souhaiteraient constater à long-terme sur leur structure ou leurs projets.

Appréhender collectivement un enjeu partagé : la gestion de l’eau

Parmi les enjeux communs aux différentes associations présentes, la gestion et la préservation des cycles de l’eau est un défi dont elles se préoccupent. Lors de la seconde journée, une intervention de Simon Ricard, consultant et formateur en hydrologie régénérative, a alors permis aux représentants des ONG partenaires d’échanger autour de l’adaptation des projets agroécologiques aux enjeux liés à l’eau. L’hydrologie régénérative repose sur quatre piliers-clés : ralentir, répartir, infiltrer et stocker l’eau, pour régénérer les cycles de l’eau. Ainsi, Simon Ricard a expliqué que « les sécheresses et les inondations sont les deux faces d’une même pièce qui est la dégradation des cycles de l’eau par la dégradation générale de la qualité du territoire. » Sa présentation a permis de comprendre la nécessité d’agir sur le triptyque « Eau – Sol – Arbres » pour retransformer les espaces agricoles et les territoires qui souffrent aujourd’hui de manques d’eau et d’une diminution importante de l’infiltration de l’eau dans les sols, causée par les pratiques agricoles intensives. D’après l’expert en hydrologie régénérative « si l’on veut déclencher un cercle vertueux pour les écosystèmes, il faut bien souvent commencer par une réflexion autour de l’eau car, par la suite, cela a des conséquences multiples, en facilitant notamment la régénération des sols et la densification de la végétation. »

Ces deux jours d’échanges passionnants et de riches enseignements se sont conclus lors d’un atelier collaboratif pendant lequel les représentants des ONG et de la Fondation GoodPlanet ont réfléchi collectivement à la suite de leur partenariat. Ce moment était l’occasion pour chacun d’évoquer ses souhaits pour le futur, en termes d’accompagnement et de potentiels projets communs, dans le but de poursuivre le partage de bonnes pratiques et de maintenir une dynamique collective.

Marion Lamure

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