L’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) a désigné 11 nouvelles réserves de biosphère début juillet. Ces nouvelles aires protégées sont réparties dans 11 pays. Certaines sont même transfrontalières. Au total, ces nouveaux sites couvrent une surface de de 37 400 km², ce qui équivaut à la superficie des Pays-Bas. Leur création participe aux objectifs de protection et de préservation de la biodiversité fixés par le Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal. Cet accord signé en 2022 prévoit notamment que 30 % de la surface terrestre et marine de la planète soient protégés et de restaurer au moins le tiers des écosystèmes dégradés d’ici 2030.
« Ces nouvelles désignations arrivent à un moment crucial pour l’humanité qui se trouve confrontée à une crise mondiale de la biodiversité et au dérèglement climatique. À l’heure où la communauté internationale est appelée à accroître le nombre de zones protégées, ces nouvelles réserves de biosphère jouent un rôle essentiel pour la préservation à long terme de la biodiversité, l’amélioration des conditions de vie des populations locales et autochtones, et l’essor de la recherche scientifique », déclare Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO. En tout, le réseau mondial des réserves de biosphère compte désormais 759 sites dans 136 pays.
5 nouvelles réserves de biosphère en Europe dont la première de la Belgique
Situées partout sur le globe, les 11 nouvelles réserves de biosphère témoignent de la diversité des paysages, des habitats et des espèces qui les peuplent.
Ainsi, la réserve de biosphère transfrontière de Kempen-Broek (Belgique, Pays-Bas) abrite des polders, des dunes, des forêts et des tourbières ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux et de libellules. Co-gérée par deux pays, cette réserve de biosphère est aussi la première de Belgique.
L’Espagne, quant à elle, va accueillir deux nouvelles réserves de biosphère. L’une au Val d’Aran dans les Pyrénées occidentales entre Atlantique et Méditerranée. L’autre, la réserve de biosphère d’Irati se situe dans la zone de moyenne montagne des Pyrénées occidentales.
L’Italie aussi se voit doter de deux nouvelles réserves de biosphère dont une co-gérée avec un pays voisin. La première se situe dans la Vénétie, c’est la réserve de biosphère des Colli Euganei. La seconde, dite réserve de biosphère transfrontière des Alpes Juliennes, est partagée avec la Slovénie. Caractérisée par un paysage de montagnes, de lacs et de cascades, on y trouve notamment des lynx, des chats sauvages et des loutres.
Une création en Amérique et une dans les Caraïbes
En Colombie, la réserve de biosphère de Darién Norte alterne les paysages de forêts tropicales humides et les marais. Elle est, selon l’Unesco, « un pont de biodiversité qui relie la faune et la flore de l’Amérique du Nord à celles de l’Amérique du Sud, avec des espèces emblématiques comme le majestueux aigle harpie (Harpia harpyja) et des grenouilles vénéneuses aux couleurs vives. »
Dans les Caraïbes, la République dominicaine voit la désignation de la réserve de biosphère de Madre de las Aguas. S’étendant sur 10 000 km², elle compte 4 écosystèmes distincts « qui abritent 88 espèces aviaires, dont 20 sont endémiques et 17 menacées. C’est le cas de la buse de Ridgway (Buteo ridgwayi), considérée comme étant en danger critique d’extinction », d’après l’Unesco.
1 nouvelle réserve de biosphère en Afrique : la première de Gambie
Pour la première fois de son histoire, une réserve de Biosphère est créée en Gambie à Niumi. Elle se situe le long de la rive nord du fleuve Gambie. L’Unesco écrit à son propos que « la réserve de biosphère abrite certaines des dernières forêts de mangroves vierges d’Afrique de l’Ouest, ainsi que la réserve de la zone humide de Bao Bolong et diverses forêts domaniales. Elle englobe également une zone humide concernée par la Convention de Ramsar et l’île Kunta Kinteh, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, lieu historique où étaient détenues les personnes réduites en esclavage avant leur transport vers les Amériques, aux XVIe et XVIIe siècles. »
3 réserves pour l’Asie
Entre les steppes et les montagnes de Mongolie, l’Unesco a acté la création de la réserve de biosphère du lac Khar-U. L’organisation internationale met en avant la grande taille de la réserve (près de 20 000 km²) qui abrite des espèces menacées ainsi que sa gouvernance spécifique car « elle est régie par le droit mongol, qui garantit un équilibre entre la conservation de la nature et le développement durable. »
Aux Philippines, la réserve de biosphère de la province d’Apayao voit aussi le jour. Son relief est marqué par des collines, des sommets et des plateaux. En Corée du Sud, c’est la région centrale de la province de Gyeongsangnam-do, montagneuse et forestière où se trouve dorénavant la réserve de biosphère de Changnyeong.
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