JO-2024: des bouteilles d’eau de Seine en vente pour dénoncer le coût de sa dépollution

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Un acolyte de l'artiste de rue James Colomina vend de l'eau en bouteille de la Seine devant la Tour Eiffel, à Paris le 10 juillet 2024 © AFP Olympia DE MAISMONT

Paris (AFP) – « Qui va se baigner dans la Seine après les JO ? » Le street artiste James Colomina a tenté de vendre des bouteilles d’eau de Seine « finement polluée » mercredi à Paris, pour dénoncer le coût de sa dépollution, avant d’être délogé par la police.

« Il s’agit d’une performance artistique pour dénoncer la dépense exorbitante de la mairie de Paris », a expliqué à l’AFP James Colomina, qui avait installé son stand dès 8h15 sur les bords de Seine, face à la tour Eiffel ornée des anneaux olympiques.

L’État et les collectivités franciliennes ont investi 1,4 milliard d’euros afin de dépolluer et donner à la Seine une qualité d’eau compatible avec la baignade. Le fleuve doit accueillir la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris le 26 juillet ainsi que les épreuves de triathlon (30 et 31 juillet, 5 août), natation-marathon (8 et 9 août) et paratriathlon (1er et 2 septembre).

Posté devant une petite table ornée d’une nappe vichy rouge, un comparse – l’artiste souhaitant rester anonyme – était chargé de vendre les cinquante bouteilles d’eau de Seine étiquetées d’un ironique « finement polluée » au prix « symbolique » de 10 euros, afin de dénoncer cet investissement « excessif » pour un résultat plus que limité, selon M. Colomina.

« Franchement, qui va se baigner dans la Seine après les JO ? », s’interroge-t-il, doutant de la « durabilité de cette initiative ».

Contactée par l’AFP, la mairie de Paris n’avait pas répondu dans l’immédiat.

Le stand a été démantelé vers 10h00 après le passage d’une patrouille de police, qui a rappelé que les ventes sur la voie publique non autorisées étaient interdites, sans pour autant verbaliser le vendeur.

La vente à la sauvette est passible de six mois d’emprisonnement et de 3.750 euros d’amende.

« C’est le jeu », a commenté James Colomina, se disant toutefois déçu de voir son stand délogé si rapidement.

L’artiste n’a toutefois pas tout perdu. Si les passants étaient peu nombreux, Shlomo Artzi, un Israélien de passage dans la capitale pour le travail, a eu le temps d’acheter une bouteille.

James Colomina n’en est pas à son coup d’essai. En mai, il avait installé à Toulouse une œuvre en hommage aux athlètes participant aux JO sous bannière neutre (Russes et Bélarusses ne représentant pas directement leur pays), à l’occasion du passage de la flamme olympique dans la ville rose.

Il est également connu pour avoir installé dans des terrains de jeux pour enfants à Paris, puis à New York, Londres ou Rome, une sculpture à l’effigie du président russe Vladimir Poutine assis de façon enfantine sur un char miniature.

© AFP

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