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Le tourisme canadien redoute l’intensification des saisons des feux

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Un feu de forêt brûle dans le parc national de Jasper, le 24 juillet 2024. © Jasper National Park/AFP Handout

Montréal (AFP) – Des images de feux de forêt qui font le tour du monde, un parc national touché, une fumée qui envahit tout sur des milliers de kilomètres: les derniers étés donnent la migraine à l’industrie du tourisme au Canada qui craint de voir fuir les visiteurs.

L’année 2023 a été marquée dans le pays par des mégafeux et un record de surfaces brûlées. Et si en 2024 les dégâts sont moins importants, l’immense incendie qui a touché un parc emblématique a marqué le pays, et forcé des milliers d’habitants et de touristes à évacuer.

Considéré comme un joyau du Canada, le parc de Jasper, frappé en pleine saison touristique, accueille chaque année 2,5 millions de visiteurs, des Canadiens mais aussi des étrangers. Mais depuis juillet, bon nombre d’activités sont à l’arrêt.

Les mois d’été sont cruciaux à Jasper, souligne Stavros Karlos, de l’association du tourisme de la province de l’Alberta.

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« C’est catastrophique », lâche-t-il. Ce parc naturel est un « emblème national » et la province a perdu de son attrait, craint-il.

Les trois-quarts des entreprises locales réalisent plus de 60% de leur chiffre d’affaire annuel au cours de cette période et les pertes de revenus quotidiennes sont estimées à 4,5 millions de dollars canadiens (3 millions d’euros).

Avec de grandes zones du parc touchées, l’impact du feu pourrait se faire sentir pendant plusieurs années.

Et les scientifiques sont affirmatifs : les saisons des feux seront plus longues et plus dévastatrices dans les années à venir en raison du réchauffement climatique.

« Lorsque les médias d’autres pays titrent que le Canada est en feu, c’est un défi pour nous », admet Beth Potter, qui dirige l’Association de l’industrie touristique du Canada.

« Nous sommes un très grand pays et une région peut être confrontée à un événement extrême, mais cela ne signifie pas que le pays entier l’est », poursuit-elle, rappelant que le Canada représente « 18 fois la taille de la France ».

L’été dernier, des opérateurs touristiques de l’est du pays ont été confrontés à des annulations dues à des incendies survenus à plus de 3.500 kilomètres de là, en Colombie-Britannique.

« Problème d’image »

Le « changement climatique est une menace existentielle » pour le tourisme canadien et la réputation du pays, a reconnu au printemps Soraya Martinez Ferrada, ministre canadienne du Tourisme.

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D’autant plus que les fumées des feux atteignent souvent les Etats-Unis, plongeant certains Etats dans un air pollué parfois pendant plusieurs jours. Et les Américains représentent environ deux tiers des visiteurs internationaux au Canada.

Destination Canada, chargé de promouvoir le Canada en tant que destination touristique, admet avoir « un problème d’image à gérer » mais travaille à la mise en place de « meilleures pratiques », notamment de communication pour avertir précisément les touristes de la situation.

L’industrie vise aussi à terme du tourisme quelque soit la saison, pour « avoir une base de touristes à l’année », souligne Sébastien Dubois, le directeur exécutif.

Mais pour l’instant, l’impact ne se fait pas encore sentir au niveau national : 2024 s’annonce comme une bonne année, car les revenus générés par les visiteurs internationaux, depuis la fin du mois de juillet, dépassaient ceux de 2019 à la même période, une année considérée comme record.

Ce qui s’est produit à Jasper devrait malgré tout être un « signal d’alarme » pour l’industrie touristique et les autorités, estime Stavros Karlos. Ce dernier espère notamment que le pays sera capable de mettre sur pied un programme d’atténuation des risques pour contrer les feux de forêt.

© AFP

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