Climat: « une marée de malheurs » menace les côtes du monde entier, alerte le chef de l’ONU

Antonio Guterres ONU

Le chef de l'ONU Antonio Guterres au siège des Nations unies à New York le 16 septembre 2024 © AFP ANGELA WEISS

New York (AFP) – La montée des océans va déchaîner une « marée de malheurs » pour des centaines de millions d’habitants des zones côtières, a alerté mercredi le secrétaire général de l’ONU, appelant à agir contre le réchauffement climatique pour éviter ce naufrage.

« Notre monde est dans des eaux dangereuses », a déclaré Antonio Guterres lors d’un sommet au siège des Nations unies à New York sur la montée du niveau des mers qui s’accélère.

Selon les scientifiques, depuis le début du XXe siècle, le niveau des océans s’est élevé plus rapidement que lors d’aucun autre siècle depuis au moins 3.000 ans, s’accélérant de plus en plus rapidement.

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Ainsi, entre 1901 et 2018, le niveau de la mer a augmenté d’environ 20 cm –dont environ 8 cm sur la période 1993-2018. Et le rythme d’augmentation atteint 0,48 cm par an ces dix dernières années. Principalement en raison de la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique.

Résultat, « près de 900 millions de personnes habitent dans les zones côtières de basse altitude », rappelle Antonio Guterres.

« Pour elles, la montée des eaux est synonyme d’une marée de malheurs: des ondes de tempête plus intenses, une érosion des côtes et des inondations côtières, des communautés submergées, de l’eau douce contaminée, des récoltes ruinées, des infrastructures endommagées, une biodiversité détruite et des économies décimées – avec des secteurs tels que la pêche, l’agriculture et le tourisme qui subissent de plein fouet les effets de la tempête ».

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« La montée des eaux remodèlera non seulement les côtes, mais aussi les économies, la politique et la sécurité », a-t-il mis en garde.

« Nous ne pouvons pas laisser en perdition les espoirs et les aspirations de milliards de personnes. Nous ne pouvons pas permettre la destruction à grande échelle de pays et de communautés. Il est temps de virer de bord et de nous sauver nous-mêmes ».

Parce que si le monde n’agit pas tout de suite et drastiquement pour réduire les émissions, ce n’est que le début.

« Dans le pire des scénarios, les humains d’aujourd’hui pourraient être témoins d’une augmentation du niveau de la mer de plusieurs mètres », a rappelé Antonio Guterres.

Dans ce contexte, il répète son appel inlassable aux principaux émetteurs, en particulier les pays du G20, à prendre des mesures ambitieuses, à sortir des énergies fossiles et à largement augmenter l’aide aux pays vulnérables pour qu’ils se préparent à cette marée annoncée.

Alors que certains pays insulaires pourraient littéralement disparaître de la carte, il appelle également à réfléchir à la question de ce qu’il adviendra juridiquement d’un Etat sans territoire terrestre et de ses habitants.

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Selon une étude citée par les experts climat de l’ONU (Giec), cinq Etats (les Maldives, les Tuvalu, les Iles Marshall, Nauru et Kiribati) risquent ainsi de devenir inhabitables d’ici 2100, créant 600.000 réfugiés climatiques apatrides.

© AFP

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