Ouragan, super typhon… Un mois de septembre diluvien

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On September 15, 2024, the flooded streets in Glucholazy, southern Poland © AFP Sergei GAPON

Paris (AFP) – Super typhon Yagi balayant l’Asie, inondations meurtrières au Sahel et en Europe, ouragan Hélène sur le point de toucher la Floride… Le mois de septembre a été marqué par des précipitations intenses, qu’il est encore trop tôt pour relier avec certitude au changement climatique.

Dans plusieurs régions, de premières données montrent que des quantités d’eau record sont tombées du ciel.

Les pluies qui ont frappé mi-septembre l’Europe centrale et orientale sont « de loin les plus fortes jamais enregistrées » dans la région, révèle une étude publiée mercredi par le réseau de scientifiques World Weather Attribution (WWA).

Dans la ville japonaise de Wajima, plus de 120 millimètres d’eau sont tombés en une heure au passage du typhon Yagi le matin du 21 septembre, un record depuis le début des mesures en 1929.

Toutefois, alors que les scientifiques sont en mesure de relier certains phénomènes météorologiques extrêmes au changement climatique, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives.

Des données consolidées doivent être communiquées par l’observatoire européen Copernicus, début octobre.

« Il y a toujours eu des événements météorologiques extrêmes, mais leur intensité a été amplifiée par le réchauffement climatique, en particulier en termes de précipitations », a déclaré jeudi à l’AFP Paulo Ceppi, du Grantham Institute à l’Imperial College de Londres.

« C’est probablement un des marqueurs communs des phénomènes observés dans des régions du monde pourtant très différentes », a-t-il ajouté.

Le réchauffement climatique a doublé la probabilité, comparé à l’ère pré-industrielle, de connaître des précipitations intenses pendant quatre jours, selon l’étude du réseau WWA.

 Plus chaud et plus humide ?

« C’est très difficile d’attribuer au changement climatique différents phénomènes survenant au même moment dans le monde », remarque auprès de l’AFP Liz Stephens, responsable scientifique du Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

« Mais le principe fondamental reste que pour chaque degré Celsius supplémentaire, l’atmosphère peut contenir 7% d’humidité en plus », poursuit-elle.

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Alors que le réchauffement climatique est en passe de dépasser 1,5 degré Celsius par rapport à l’époque pré-industrielle, « le calcul est plutôt rapide: vous aurez un impact significatif », reprend Paulo Ceppi, du Grantham Institute.

En clair, une planète plus chaude, c’est aussi une planète plus arrosée.

L’été 2024 dans l’hémisphère Nord a été le plus chaud jamais mesuré, battant le record de 2023, a rapporté Copernicus.

La saison étouffante autour de la Méditerranée a « généré beaucoup d’évaporation supplémentaire, donc beaucoup de vapeur d’eau au-dessus de l’Europe, c’est un terrain propice à ce que toute cette humidité soit relâchée par endroits », explique Paulo Ceppi.

« Les températures mondiales – à la fois au-dessus de la terre et des océans – ont été anormalement élevées en août-septembre malgré (le phénomène cyclique) la Niña », habituellement synonyme de refroidissement, indique Roxy Mathew Koll, de l’institut indien de météorologie tropicale.

Or, observe le scientifique, ce surcroît de chaleur et d’humidité contribue à l' »intensification » des tempêtes.

© AFP

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