A69: 15 interpellations sur la dernière « Zone à Défendre » en cours de démantèlement

A69 évacuation

Quinze personnes ont été interpellées à Verfeil, près de Toulouse, le 7 octobre 2024 lors du démantèlement de la dernière ZAD de l'A69, alors que quatre "écureuils" sont encore perchés dans les deux derniers arbres encore debout sur ce site contesté © AFP Matthieu RONDEL

Verfeil (France) (AFP) – Quinze personnes ont été interpellées à Verfeil (Haute-Garonne) lundi lors d’une nouvelle opération de démantèlement de la dernière « Zone à défendre » (ZAD) sur le tracé de l’A69, selon la gendarmerie, les forces de l’ordre approchant des quatre « écureuils » dans les deux arbres encore debout sur ce chantier.

Depuis vendredi, pelleteuses, camions-bennes et bulldozers du concessionnaire Atosca ont accumulé de la terre au pied de ces deux noyers, ont constaté des journalistes de l’AFP, rendant lundi après-midi accessibles les cabanes dans lesquelles les derniers « écureuils » – ces militants anti-A69 qui occupent les arbres du chantier – ont trouvé refuge depuis le 16 octobre, date à laquelle la dernière locataire du terrain, avait rendu les clés.

[Lire aussi: A69: les derniers « écureuils » décrochés un par un, chute de l’un d’eux]

L’une des cinq « écureuils » a été arrêtée lundi après-midi, en plus de 14 interpellations réalisées dans la matinée sur un terrain attenant parmi les soutiens de ces militants écologistes opposés à la construction de la future autoroute entre Castres et Toulouse, ont indiqué les gendarmes.

Cette intervention se déroule alors que le tribunal administratif de Toulouse a rendu lundi un jugement ordonnant « à tous les occupants » sur place « d’évacuer les lieux », « sans délai ».

« L’occupation des deux arbres du terrain en litige faisait obstacle à la poursuite des travaux de construction de l’autoroute A69 déclarés d’intérêt général et portait atteinte à la sécurité publique », a expliqué la juridiction dans sa décision, considérant « que la mesure d’expulsion sollicitée présente un caractère d’urgence et d’utilité et ne se heurte à aucune contestation sérieuse ».

Perchés depuis trois semaines, les « écureuils » sont restées en hauteur malgré de nombreuses interventions de la Cnamo, une unité spécialisée dans l’évacuation de manifestants accrochés ou entravés. La semaine passée, les militants qui occupaient la maison de ce terrain situé en plein sur le tracé de l’autoroute, avaient déjà été évacués.

[Lire aussi: A69 : démolition en cours de la dernière maison sur le chantier, intervention dans les arbres]

La future A69, une portion d’autoroute de 53 km entre Toulouse et Castres, a pour objectif de désenclaver le sud du Tarn. Des collectifs et mouvements écologistes dénoncent la destruction de zones humides, terres agricoles, arbres, écosystèmes et nappes phréatiques, et soulignent que l’actuelle route nationale était loin d’être saturée.

© AFP

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2 commentaires

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    • Wisniewski

    Bravo aux écureuils d’avoir défendu la nature et sa biodiversité… l’état préfère bétonner la planète

    • Quidamus

    14 interpellations réalisées dans la matinée sur un terrain attenant parmi les soutiens de ces militants écologistes. En d’autres termes les gendarmes se sont permis de pénétrer sur une propriété privée (appartenant à des soutiens écologistes), sans l’accord du propriétaire, ce qui est une violation de la Loi. Déjà que même avec l’accord du propriétaire, certains gendarmes se servent de cette excuse pour ne pas intervenir en cas d’agression. Là bizarrement il n’y a plus de problème.

    Bref c’est encore un cas tordu où les forces de l’ordre défendent ceux qui violent la Loi et la nature contre ceux qui veulent les faire respecter. Sachant que l’ France s’était engagé à ne plus raser aucune forêt sauf cas de force majeure auprès de la COP28. Un raccourci permettant de gagner 15 mn sur l’autoroute n’est pas un cas de force majeure. La construction de la A69 est donc illégale. Nous avons donc des gendarmes qui protègent des criminels et s’en prennent au peuple qui veut les arrêter. C’est pas décrédibilisant du tout pour les forces de l’ordre.