Renouvelables : le monde peut tripler ses capacités d’ici à 2030 à condition de soutenir les pays du Sud (AIE)

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Le monde pourrait tripler ses capacités en énergies renouvelables d'ici à 2030, et atteindre l'objectif fixé lors de la COP28 en décembre 2023, à condition de soutenir leur développement en Afrique et en Asie du Sud-Est © AFP/Archives GREG BAKER

Paris (AFP) – Le monde pourrait tripler ses capacités en énergies renouvelables d’ici à 2030, et atteindre l’objectif fixé lors de la COP28 en décembre 2023 à Dubaï, à condition notamment de soutenir leur développement en Afrique et en Asie du Sud-Est, a affirmé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) mercredi.

« Les énergies renouvelables sont en passe de répondre à près de la moitié de la demande mondiale d’électricité d’ici à la fin de cette décennie », indique l’AIE dans son rapport annuel « Renouvelables 2024 ».

« Le monde est sur le point d’ajouter plus de 5.500 gigawatts (GW) de nouvelles capacités d’énergie renouvelable entre 2024 et 2030 », ce qui représente « presque trois fois l’augmentation observée entre 2017 et 2023 », souligne l’Agence de l’énergie de l’OCDE.

Selon l’AIE, « près de 70 pays, qui représentent collectivement 80% de la capacité mondiale d’énergie renouvelable, sont sur le point d’atteindre ou de dépasser leurs ambitions actuelles en matière d’énergies renouvelables pour 2030. »

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Cette croissance « n’est pas totalement en ligne » avec l’objectif fixé lors de la COP28 de tripler la capacité mondiale d’énergies renouvelables d’ici à la fin de cette décennie mais « cet objectif de triplement est tout à fait possible si les gouvernements saisissent les opportunités d’action à court terme. »

Selon l’AIE, la capacité mondiale « atteindra 2,7 fois son niveau de 2022 d’ici à 2030 ».

Mais pour parvenir à un triplement, l’AIE demande aux pays d’être plus « audacieux » dans les objectifs climatiques rehaussés (NDC, en anglais) qu’ils sont censés présenter d’ici à 2025 selon l’Accord de Paris.

L’AIE leur recommande surtout de renforcer la coopération internationale afin de réduire les coûts de financement des renouvelables (éolien, solaire, biogaz), qui sont « élevés dans les économies émergentes et en développement » et ont pour effet de freiner leur croissance dans des régions comme l’Afrique et l’Asie du Sud-Est, pourtant à « fort potentiel ».

Le déploiement rapide des énergies renouvelables est « dû non seulement aux efforts pour réduire les émissions ou renforcer la sécurité énergétique mais de plus en plus parce que les énergies renouvelables représentent aujourd’hui l’option la moins chère pour ajouter de nouvelles centrales électriques dans presque tous les pays du monde », a déclaré Fatih Birol, le directeur général de l’AIE, cité dans le rapport.

La Chine devrait représenter près de 60% de toutes les capacités renouvelables installées dans le monde d’ici à 2030, et en conséquence abriter près de la moitié de la capacité mondiale totale d’énergie renouvelable d’ici à la fin de cette décennie, contre un tiers en 2010.

A lui seul, le solaire photovoltaïque devrait représenter 80% de la croissance des capacités renouvelables mondiales d’ici à 2030, tandis que l’éolien devrait connaître un doublement du taux d’expansion entre 2024 et 2030 par rapport à la période 2017-2023.

© AFP

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2 commentaires

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    • Jean-Pierre Bardinet

    « Les énergies renouvelables sont en passe de répondre à près de la moitié de la demande mondiale d’électricité d’ici à la fin de cette décennie ». L’AIE, qui fut sérieuse et crédible jusqu’à ces toutes dernières années, a été polluée par l’idéologie anti-CO2 anthropique et les chimères de l’éolien et du solaire et elle raconte n’importe quoi. Actuellement, 83% de l’énergie consommée dans le monde est d’origine fossile, et il est donc impossible que, en 6 ans, 50% soit fournie par l’éolien et le solaire intermittents, aux faibles facteurs de charge (resp. 23% et 14%). Bref, la crédibilité de l’AIE est devenue nulle.

    • Jean-Pierre Bardinet

    ) Seuls les pays occidentaux appliquent des politiques climat-énergie absurdes et destructrices, notamment une UE devenue folle. Les PED ont bien compris qu’ils ont besoin d’une énergie abondante et bon marché, et ils se contrefichent de l’éolien et du solaire. Ils installent des centrales à charbon qui leur fournissent une électricité pilotable et peu chère, et ils n’ont aucune intention d’aller vers les EnR intermittentes et onéreuses.