New Delhi interdit les feux d’artifice pour lutter contre la pollution de l’air

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Une travailleuse préparer des pétards et des feux d'artifice en Inde © AFP R. Satish BABU

New Delhi (AFP) – La capitale indienne, New Delhi, a ordonné lundi une « interdiction totale » des feux d’artifice afin de réduire la pollution de l’air, dans une ville où les taux sont régulièrement classés parmi les plus élevés au monde.

« Il y aura une interdiction totale de la fabrication, du stockage, de la vente (…) et de l’usage de toutes sortes de pétards », a déclaré dans un communiqué l’autorité de contrôle de la pollution de Delhi.

Cette interdiction, qui court jusqu’à fin 2024, est la mesure la plus sévère d’une série de restrictions visant l’usage de pétards, extrêmement populaires en Inde.

Cette décision a été prise compte tenu de « l’intérêt public de réduire la pollution atmosphérique élevée », précise le communiqué.

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Cela survient deux semaines avant Diwali, fête majeure de la culture hindoue qui célèbre le triomphe de la lumière sur les ténèbres, où beaucoup considèrent les feux d’artifice comme partie intégrante des célébrations.

Mais les restrictions décidées précédemment dans la mégapole d’environ 30 millions d’habitants sont restées largement ignorées.

Les feux d’artifice étaient introduits clandestinement puis vendus sous le manteau aux habitants qui les lançaient au milieu de la nuit ou tôt le matin pour éviter les ennuis.

De plus, la police est souvent réticente à punir les contrevenants, étant donné la dimension religieuse prise par ces feux d’artifices aux yeux des fidèles hindous.

Mais cette année, les autorités de la ville de New Delhi ont exhorté la police d’État à faire respecter l’interdiction, exigeant des « rapports quotidiens sur les mesures prises ».

Chaque automne, New Delhi est recouverte d’un smog âcre, principalement imputé au brûlage des chaumes par les agriculteurs des régions environnantes, mais la multiplication des feux d’artifice lors des festivités de Diwali aggrave le problème.

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Les taux de particules fines – des microparticules cancérigènes connues sous le nom de PM2,5 qui pénètrent dans la circulation sanguine via les poumons – enregistrés dans la ville atteignent souvent plus de 30 fois le seuil maximal de pollution recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, soit 15 microgrammes de PM2,5 par mètre cube.

L’Inde est l’un des pays les plus exposés à la pollution liée à ces particules qui favorisent certaines pathologies comme les accidents cardiovasculaires ou le cancer du poumon.

Un rapport publié en 2020 par la revue médicale britannique The Lancet indiquait que la pollution de l’air a causé la mort de près de 17.500 personnes à New Delhi en 2019.

© AFP

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