La réouverture de Notre-Dame de Paris, après plus de 5 ans et demi de travaux, ne ravit pas seulement les touristes. La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) espère également le retour des nombreuses espèces d’oiseaux qu’elle abritait avant l’incendie.
Notre-Dame, refuge de Quasimodo, gargouilles de pierre… et visiteurs à plumes
Connue mondialement pour sa valeur architecturale, la cathédrale parisienne était aussi le refuge de divers visiteurs volants. D’après la LPO, Notre-Dame abritait ainsi jusqu’à 5 familles de faucons crécerelles en 1986, rapaces bien connus de la biodiversité française, mais pas seulement. Moineaux domestiques et même chauve-souris pipistrelles étaient familiers du lieu. « Bien plus qu’une cathédrale, Notre-Dame de Paris est un écosystème », rappelle la LPO dans un communiqué. « La taille imposante de cette falaise urbaine et ses innombrables cachettes sont une bénédiction pour certaines espèces qui ont su s’adapter à l’environnement de nos villes. »
L’incendie d’avril 2019 n’a donc pas seulement menacé l’architecture du monument. Il a aussi chassé cette biodiversité exceptionnelle, avec des conséquences de taille. Aujourd’hui, la population de faucons crécerelles ne s’élève qu’à 30 couples pour toute la capitale. Quant aux moineaux domestiques, leur abondance a diminué de presque 75 % en seulement 20 ans, selon la LPO. Il était donc temps que Notre-Dame de Paris rouvre ses portes aux visiteurs aériens.
Une biodiversité ressuscitée des flammes
Toutefois, le retour des espèces qui l’animaient ne sera pas fruit du hasard. En effet, la LPO travaille depuis le début des travaux à intégrer la biodiversité comme variable de restauration du monument. Depuis 2022, elle accompagne l’Etablissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris. Ce travail a pris différentes formes : visites techniques pour identifier les emplacements de nids potentiels, formation des compagnons et entreprises sur le chantier à la préservation de la faune et inventaires des espèces présentes. Le retour des animaux autrefois familiers de la cathédrale sera bien sûr progressif. Pour l’accompagner, la mairie de Paris a aussi demandé que les jardins qui l’entourent rejoignent le réseau des Refuges LPO. La Ligue accompagne ainsi plusieurs sites historiques en France, comme à Angers ou Sanxay, dans la connaissance et la préservation de leur patrimoine vivant. « La culture et la nature sont deux éléments inestimables et fragiles de notre patrimoine commun, que nous devons impérativement protéger de concert afin de les transmettre aux générations futures », selon Allain Bougrain Dubourg, président de l’association. C’est donc un bijou d’architecture et de biodiversité qui rouvrira ses portes au public ce week-end à Paris.
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Un commentaire
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bonnie
Très intéressant..a diffusr largement le retour de nos compagnons de vie et lesquels nous quitte à Paris.
Merci