Sydney (AFP) – Zimba, un requin léopard captif de l’aquarium de Sydney, est l’un des premiers de son espèce à être inséminé avec du sperme de requins sauvages dans le but de renforcer les populations dans le monde entier.
Si le processus aboutit, les bébés requins de Zimba seront envoyés dans la région de Raja Ampat en Indonésie, où la population locale est au bord de l’extinction en raison de pratiques de pêche non-durables et de la destruction de l’habitat.
L’insémination artificielle permet à des requins qui n’interagiraient jamais normalement de se reproduire et d’accroître la diversité génétique, a expliqué Laura Simmons, coordinatrice régionale de SEA LIFE Australie et Nouvelle-Zélande.
Elle espère qu’à terme, la population de requins léopards sera « génétiquement viable et capable de maintenir une population autosuffisante dans la nature ».
Cela pourrait prendre des années, a-t-elle déclaré à l’AFP, mais « c’est un pas de plus vers ce que nous devons faire ».
Cette procédure s’inscrit dans le cadre d’un vaste programme mondial d’élevage de requins léopards, connu sous le nom de StAR, auquel participent plus de 60 groupes de protection de la nature, aquariums et agences gouvernementales.
À l’échelle mondiale, environ 37% des espèces de requins et de raies océaniques, y compris le requin léopard, sont désormais répertoriés comme étant en danger ou en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), une base de données mondiale sur les espèces menacées.
‘Habitats extérieurs’
Les populations de requins léopards en Australie restent abondantes et classées comme peu menacées, mais les scientifiques espèrent que ces recherches pourront contribuer à renforcer les effectifs dans d’autres régions du monde plus touchées.
Dans le bassin de l’aquarium de Sydney, Paolo Martelli, vétérinaire en chef d’Ocean Park Hong Kong, insère un tube métallique contenant du sperme de requins léopards sauvages dans le corps de Zimba, un requin léopard à la robe noire et crème.
Pour réaliser cette procédure qui ne dure que quelques minutes, le requin reste dans un état naturel appelé immobilité tonique, une condition de relaxation qui permet aux scientifiques de travailler en toute sécurité.
Le vétérinaire utilise une technique qu’il a mise au point et qu’il a utilisée avec succès sur d’autres espèces.
Mais cette fois-ci « ce n’est pas simple » précise-t-il à l’AFP car c’est la première fois qu’il l’utilise sur des requins léopards.
Les scientifiques ont recueilli le sperme de requins léopards sauvages au large de la côte du Queensland – qui compte une importante population de requins – et ont ramené la précieuse cargaison à Sydney. Seuls trois des quatre échantillons prélevés ont survécu au voyage.
« Cette espèce doit être conservée dans des habitats extérieurs, pas dans un musée », a déclaré M. Martelli. Les scientifiques doivent donner un « coup de main » pour protéger et conserver cette espèce précieuse, a-t-il ajouté.
© AFP
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