Le changement climatique a rendu plus probable la survenue des incendies de Los Angeles

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Une maison en feu le 8 janvier 2025 dans le quartier d'Altadena à Los Angeles, en Californie © AFP JOSH EDELSON

Washington (AFP) – Le changement climatique a rendu plus probable la survenue à Los Angeles des incendies majeurs qui ont fait au moins 29 morts en janvier, selon l’analyse d’un réseau scientifique de référence publiée mardi.

La combinaison explosive de la sécheresse de la végétation et de vents puissants, propice à des incendies violents, a été rendue environ 35% plus probable par le changement climatique, estime le réseau d’experts du World Weather Attribution (WWA).

« Le changement climatique d’origine humaine a aggravé les terribles incendies de Los Angeles en réduisant les précipitations pluvieuses, en asséchant la végétation et en augmentant le chevauchement entre les conditions de sècheresse propices aux incendies et les vents puissants de Santa Ana », qui soufflent en hiver, détaille le WWA dans un communiqué.

En raison du réchauffement climatique, « les conditions de sécheresse s’étendent de plus en plus dans l’hiver, ce qui augmente le risque qu’un incendie se déclare au moment des vents forts de Santa Ana, qui peuvent transformer de petits départs de feu en brasiers mortels », explique Clair Barnes de l’Imperial College London, l’une des expertes ayant participé à l’étude.

Par ailleurs, les pluies d’octobre qui marquaient historiquement la fin de la saison des feux se sont raréfiées. Les précipitations enregistrées entre octobre et décembre ont diminué au cours des dernières décennies, relève l’étude.

« Cocktail explosif »

Selon les chercheurs, la saison des feux à Los Angeles s’allonge donc et devient « plus dangereuse ». « Les conditions de sécheresse hautement propices à un incendie durent maintenant en moyenne 23 jours de plus chaque année que par rapport au climat préindustriel », précise leur rapport.

Les vents chauds et secs de Santa Ana surviennent généralement en Californie entre l’automne et le printemps.

L’origine des incendies de Los Angeles, les pires de l’histoire de la mégapole californienne, fait toujours l’objet d’investigations. Les enquêteurs se penchent notamment sur la possibilité qu’un accident électrique ait pu déclencher l’incendie qui a ravagé Altadena (Eaton Fire), le deuxième plus destructeur de l’histoire de la Californie.

Ces feux se sont déclarés début janvier aux abords de Los Angeles, dans une région en manque cruel de pluies significatives depuis huit mois.

Et ils sont survenus après deux années très pluvieuses qui avaient fait naître une végétation luxuriante, qui s’est ensuite desséchée lors de longs mois de sécheresse.

« Nous sommes passés d’une période incroyablement humide à une période incroyablement sèche », a relevé John Abatzoglou, professeur de climatologie à l’université de Californie et co-auteur de l’analyse, lors d’un point presse.

Les vents de Santa Ana ont par ailleurs atteint en janvier une intensité inédite depuis 2011, selon les météorologues, attisant les flammes des brasiers et rendant la tâche des pompiers quasiment impossible.

« Il s’agissait d’un cocktail explosif en termes de conditions climatiques et météorologiques propices aux incendies », a conclut M. Abatzoglou.

Le World Weather Attribution, qui étudie les liens entre des phénomènes météorologiques extrêmes et le changement climatique, prévient que le risque d’incendies violents devrait continuer d’augmenter.

« Ces conditions propices aux incendies augmenteront encore de 35% si le réchauffement atteint les +2,6 °C en 2100 » par rapport à l’ère pré-industrielle, estiment ses experts. Le climat s’est déjà réchauffé d’environ 1,3°C.

« Sans une transition plus rapide vers l’abandon des combustibles fossiles qui réchauffent la planète, la Californie continuera à devenir plus chaude, plus sèche et plus inflammable », alerte Clair Barnes.

© AFP

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