Afin de limiter les conflits entre éléphants et humains, la Thaïlande va administrer dès cette année des contraceptifs à une vingtaine d’éléphants sauvages. Le traitement sera administré à des femelles ayant déjà donné naissance auparavant et pourra être prolongé pendant 7 années. L’injection se fera au moyen de fléchettes. L’objectif est de mettre en pause la reproduction de certains individus et non pas de l’empêcher totalement.
« La proposition de recourir au contrôle des naissance est controversée. Certains font valoir qu’il n’y a pas eu assez de tests pour connaître les effets à long terme sur les animaux. Des contraceptifs ont déjà été employés sur des éléphants d’Afrique sauvage en Afrique du Sud », rapporte The Guardian le 7 février. Bien que l’éléphant d’Asie soit considéré comme en danger depuis 1986, en Thaïlande, ses effectifs augmentent de 8 % par an tandis que leur habitat naturel rétrécit. Ainsi, les autorités misent sur le contrôle des naissances pour réguler les populations et limiter les accidents entre les éléphants et les êtres humains. Actuellement, il y a 4422 éléphants sauvages recensés dans ce pays d’Asie du Sud-Est. Ils vivent majoritairement dans 5 régions forestières, mais celles-ci sont de plus en plus fragmentées et réduites. Cela accentue les tensions entre les fermiers et les pachydermes. Dans une forêt de l’est de la Thaïlande, selon le Département des Parcs Nationaux, 4700 incidents impliquant des éléphants ont été rapportés en 2024. Ils ont fait 19 morts et 22 blessés. 594 d’entre eux ont abouti à des dommages sur des parcelles agricoles et 67 sur des bâtiments.
La question de la place de l’éléphant et de la cohabitation est un sujet très sensible. Le docteur Supakit Vinitpornsawan, directeur du centre d’aide aux personnes affectées par la faune au Département des Parcs Nationaux ajoute : « L’éléphant est notre animal national et le symbole du pays. Il est profondément ancré dans notre Histoire. » La Thaïlande n’est pas le seul pays confronté au défi de concilier faune sauvage et activités humaines. C’est également pour l’éléphant le cas dans de nombreux pays d’Afrique comme le Botswana, ou en Asie, l’Inde. Pour réduire les conflits de cohabitation, il est possible de mettre en place de mesures d’effarouchement, de limiter les activités humaines dans certains secteurs, de laisser des couloirs de circulation pour les animaux et surtout de mieux préserver les habitats forestiers où l’espèce vit à l’état sauvage.
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