Le castor d’Europe avait quasi-disparu de France au début du XXe siècle. L’espèce se porte mieux grâce à des actions de protection et de réintroduction. « Aujourd’hui, bien que sa population soit en expansion, il reste victime d’idées reçues et de conflits d’usage avec certaines activités humaines », rappelle la Société nationale de Protection de la Nature (SNPN). L’association profite de la journée Mondiale du Castor qui a lieu le 7 avril pour rappeler l’importance de cet animal qui souffre de la dégradation de son environnement et des préjugés. L’espèce est pourtant protégée depuis plusieurs décennies. Pour l’occasion, la SNPN « appelle à une prise de conscience collective sur le rôle essentiel de cette espèce ».

Le castor d’Europe, une espèce protégée

Depuis 1968, la loi française condamne toute atteinte portée au castor ou à son habitat jusqu’à 150 000 € d’amende et trois ans d’emprisonnement. Il y a 50 ans le castor a également été réintroduit sur les bords de la Loire. Comme le rappel la SNPN « le castor joue un rôle fondamental dans la préservation et la résilience des écosystèmes ».

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Ses barrages favorisent la création de zones humides qui contribuent à l’installation d’autres espèces, l’infiltration de l’eau dans les sols et la baisse des crues et sécheresses. Mais les bienfaits du castor ne s’arrêtent pas là et ses barrages permettent également la réduction de l’érosion des sols et la filtration des polluants présents dans les cours d’eau. La présence du castor dans les cours d’eau dépasse le simple indicateur de bonne santé des écosystèmes pour devenir une solution naturelle pour leur restauration. La SNPN souhaite que le castor soit intégré aux stratégies de gestion et de restauration des milieux aquatiques.

Mais une espèce encore fragile

Pourtant le castor continue d’être victime de certains stéréotypes. Le castor d’Europe, qui reste le plus gros rongeur semi-aquatique du continent, est souvent perçu comme nuisible. Par le passé, « l’ingénieur des cours d’eau » était chassé pour sa viande, sa fourrure ou encore son castoréum (sécrétion utilisée en parfumerie). Aujourd’hui, les barrages hydrauliques et l’aménagement du bord des cours d’eau le mettent en danger en détruisant son habitat.

Madeleine Montoriol

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