Le Costa Rica exporte plus de 1,8 millions de tonnes de bananes annuellement soit 10% du marché mondial qui pèse plus de 10 milliards de dollars. Une industrie qui menace la conservation des caïmans à lunettes (Caiman crocodilus).
Pour faire face à la demande, les agriculteurs du Costa Rica utilisent de grandes quantités de pesticides et d’insecticides et leur utilisation a ainsi doublé au cours des 20 dernières années. Au Costa Rica, c’est au nord est du pays que les conditions sont les plus favorables à cette culture. La région est traversée par le Rio Suerte, qui se déverse dans le parc national de Tortuguero, habitat privilégié des caïmans à lunettes, l’espèce de caïman la plus commune en Amérique centrale. Selon Paul Grant, en charge de l’étude, « les pluies fréquentes qui touchent cette région participent à l’écoulement des pesticides dans les sols et à la contamination des écosystèmes. Sans régulations adaptées, les pratiques dangereuses comme l’épandage aérien continueront de participer à cette contamination ».
Pour analyser l’impact de ces pratiques sur la biodiversité locale et notamment sur la biologie des caïmans, des chercheurs de l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud, ont réalisé des prélèvements sur des spécimens de le parc national de Tortuguero. Neuf types d’insecticides ont été retrouvés dans leur sang, dont sept sont des polluants organiques persistents interdits par la convetion de Stockholm de 2011. Selon Grant, « les caïmans près des plantations de bananes présentent des quantités de pesticides plus élevées dans leur sang et une condition physique diminuée comparés aux caïmans de zones plus eloignées. Cela suggère que les pesticides posent soit un risque pour la santé des animaux soit une menace leur habitat et leur nourriture ». Les plantations de bananes sont certes économiquement importantes pour le pays mais l’érosion des écosystèmes aquatiques révèle l’importance de régulations adaptées et appliquées, note Phys.org.
Ecrire un commentaire