En Amazonie Brésilienne, les routes se construisent aussi vite que les forêts sont détruites. Entre 2004 et 2006, plus de 50 000 km de routes ont ainsi vu le jour permettant aux bûcherons et aux entreprises qui exploitent la forêt, pour la plupart de façon illégale, d’atteindre des zones encore vierges de présence humaine.
Des chercheurs de l’Imperial College à Londres et de l’ONG brésilienne Imazon, ont étudié des cartes faisant un état des lieux de l’étendue du réseau routier dans le pays et les ont comparé à des données satellitaires pour la période allant de 2004 à 2007. Ils ont ainsi pu estimer que plus de 50 000 km de routes avaient été construits sur cette période, tandis que 70 000 km2 de forêt étaient coupés. Selon l’étude parue dans le journal Regional Environmental Change, les routes ont pour la plupart été construites dans des zones où la croissance économique été importante et principalement aux abords de nouvelles implantations humaines.
Selon Rob Ewers, co-auteur de l’étude, « ces résultats devraient nous permettre de mieux estimer les futures zones de déforestation ». Et de continuer, « connaître la localisation des nouvelles routes et la vitesse à laquelle elles sont construites est d’une importance clé dans la lutte contre la déforestation ».
Les routes menacent la biodiversité de l’Amazonie
La forêt Amazonienne est un haut lieu de la biodiversité mondiale. Une récente étude parue dans le journal Science fait en effet état de plus de 16 000 espèces d’arbres recensées et l’on sait qu’elle contient plus de 3 000 espèces de poissons, 1294 d’oiseaux, 427 de mammifères, 428 d’amphibiens et 378 de reptiles (en savoir plus sur ce sujet).
La construction de ces routes n’est donc pas sans effet sur cette région exceptionnelle de la planète. En effet, même si les routes n’occupent qu’une petite surface au sol, leur impact environnemental va au-delà de ces quelques kilomètres de terres. Elles empêchent en effet le déplacement de la plupart des espèces et fractionne leur habitat. De plus, leur construction impacte la température et l’humidité des zones qu’elles traversent.
Le Brésil n’est pas le seul pays impacté en Amazonie par l’augmentation du réseau routier : plus de 100 000 km traversent en effet cette forêt primaire, la plus grande au monde, dont 2/3 ne sont pas goudronnées. Plus de 70% de ces routes se trouvent au Brésil, 6,2% au Pérou et 4,5 en Bolivie, note Mongabay.
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