Deux membres du conseil de surveillance de la Grande Barrière de Corail, en Australie, viennent d’être accusés par une chaîne de télévision nationale de favoriser un projet de port minier qui pourrait endommager le parc naturel.
Deux des cinq membres du conseil de surveillance de la Grande Barrière de Corail, organe australien de protection du plus grand récif coralien de la planète, sont en fait liés à l’industrie minière, vient de révéler la chaîne ABC. Tous les deux sont soupçonnés d’avoir influencé le conseil de surveillance pour lui faire accepter un projet de développement portuaire dans le nord du Queensland – projet qui pourrait menacer sérieusement la Grande Barrière de Corail, classée au patrimoine mondiale de l’UNESCO.
L’expansion du port d’Abott Point, à 25 kilomètres au nord de la ville de Bowen dans le Queensland, pourrait donner naissance au plus grand port charbonnier au monde. Son développement est considéré comme nécessaire au développement de l’industrie minière – l’une des industries les plus importantes du pays – et à ses exportations vers l’Asie.
Toutefois, l’aménagement de ce port en eaux profondes nécessiterait de draguer près de 3 millions de tonnes de fonds marins qui seraient ensuite déversées le long des côtes du Queensland, mettant en danger la Grande Barrière. Or, sa situation est déjà préoccupante.
Le conseil de surveillance saisi
En mars 2012, le conseil de surveillance de la Grande Barrière de Corail a été saisi de ce sujet et a rendu un premier avis négatif, recommandant « d’interdire toutes activités ou constructions qui ont le potentiel de dégrader la biodiversité du système côtier ». Mais en septembre 2012, le conseil est revenu sur cette déclaration en notant que « lorsqu’une décision doit être prise quant au développement portuaire, les impacts potentiels du projet sur le système côtier doivent [seulement – NDLR] être pris en compte ».
Cet étonnant revirement est donc éclairé d’un nouveau jour par les révélations de ABC. Selon la chaîne de télévision australienne, l’un de ces 5 membres, Tony Mooney, est employé par l’entreprise Guilford Coal dans l’industrie du charbon, pour plus de 175 000 euros par an ; le second, Jon Grayson détient un sixième du capital de l’entreprise minière Gasfields Water et Waste Services.
Les réactions ne se sont pas fait attendre, dans une sorte de tempête médiatique en Australie.
Louise Mathieson, chargée de campagne pour Greenpeace Australie, a ainsi déclaré que « nous sommes très inquiets d’un possible conflit d’intérêt et de potentiels pressions au sein du conseil de surveillance qui auraient permis le publication de cet avis », note, par exemple, The Guardian.
Mais, surtout, le ministre de l’environnement, Greg Hunt, tutelle du Conseil de surveillance, et qui devait prendre une décision sur le projet en décembre, a ordonné une enquête « immédiate » pour faire la lumière sur ce potentiel conflit d’intérêt, note le Sydney Morning Herald
Comme le déclare la sénatrice verte Larissa Waters sur ABC, chaîne à l’origine de ces révélations : « le management de la barrière doit être exempt de tous intérêts miniers et les membres de la commission doivent mettre le futur de ce site classé avant leur intérêt personnel et avant celui de l’industrie minière ».
Un commentaire
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garcia-ortuno
Ces mineurs là semblent être des gens très riches, bien comme il faut mais en fin de compte très nuisibles …