Un vol record de trois tonnes d’ivoire en Zambie ravive les inquiétudes au sujet de la sécurité des stocks d’ivoire en Afrique Australe, selon un communiqué de presse de l’IFAW (Fonds international pour la protection des animaux). « En ciblant les stocks gouvernementaux, les sources les mieux protégées d’ivoire en Afrique, les trafiquants montrent jusqu’où ils sont prêts à aller pour obtenir ce qu’ils veulent. Malheureusement, ce sont les sous-fifres, les petits voleurs, qui risquent leur vie pour alimenter ce trafic », a déclaré Jason Bell, directeur du programme Éléphants du Fonds international pour la protection des animaux, cité par le communiqué. Celui-ci a en outre rappelé que « les stocks d’ivoire font peser une lourde responsabilité sur chaque pays d’Afrique qui en possède, exigeant une gestion intensive et absorbant des ressources déjà rares. Ces pays ont besoin de tout le soutien possible pour protéger leur faune sauvage. » La majeure partie de l’ivoire de contrebande en Afrique est exportée clandestinement vers des marchés comme ceux de la Chine, où il existe des marchés légaux qui permettent aux criminels de blanchir très facilement leur ivoire illicite et où la demande est très forte parmi les nouveaux riches.
Dans le même temps, près de deux tonnes d’ivoire de contrebande ont pu êtres saisis lors de l’opération Worthy organisée par INTERPOL et IFAW dans 14 pays d’Afrique, qui a donné lieu à plus de 200 arrestations. « Certains États de l’aire de répartition font leur part du travail en hébergeant et en protégeant les éléphants. Les autres, c’est-à-dire nous, doivent agir pour les soutenir dans leurs efforts. Cela signifie que les pays développés doivent se joindre à IFAW pour participer à la formation des fonctionnaires chargés de la faune sauvage, étudier le commerce illicite et assurer la sécurité de notre héritage naturel commun. », affirme Kelvin Alie, Directeur du programme Criminalité contre les espèces sauvages et sensibilisation des consommateurs d’IFAW.
Le Gabon, dernier des sanctuaires d’éléphants en Afrique
Dans ce contexte de recrudescence du braconnage, le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba a procédé ce mercredi à Libreville à l’incinération de 5 tonnes d’ivoire issues des activités de chasse illégale et représentant environ 5000 éléphants. « Ce geste vient matérialiser l’engagement du gouvernement de la République à oeuvrer sans relâche dans la lutte contre le trafic international de l’ivoire. C’est aussi un signal fort, un avertissement que nous lançons à l’endroit des braconniers, afin qu’ils sachent que ce commerce illicite ne prospèrera plus au Gabon. Désormais, c’est tolérance zéro pour les braconniers», a déclaré Ali Bongo Ondimba.
« Au cours des 20 dernières années, l’Afrique a perdu près de 80% de sa population d’éléphants de forêts », révèle Lee White, secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) du Gabon en ajoutant que « le Gabon est le dernier sanctuaire d’éléphants en Afrique. »
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