L’Union européenne a décidé d’exclure du système d’échange de quotas d’émission les crédits carbone issus de la destruction de deux gaz industriels, le trifluorométhane (HFC-23) et le protoxyde d’azote (N2O), deux puissants gaz à effet de serre. Pour Connie Hedegaard, la commissaire européenne à l’action climatique, l’objectif de cette décision, qui entrera en vigueur en 2013, « n’est pas de diminuer le nombre de crédits disponibles, mais de faire en sorte que le marché international du carbone repose sur une meilleure qualité et une meilleure répartition des crédits », rapporte le site EurActiv.fr. Il s’agit en fait de lutter contre un effet pervers du système, identifié récemment.
Les projets de destruction de ces deux gaz représentent en effet deux tiers des crédits générés dans le cadre du Mécanisme pour un développement propre (MDP). Ce mécanisme permet aux pays développés d’investir dans des projets de réduction des gaz à effet de serre dans des pays en développement afin de récupérer des crédits carbone en contrepartie pour compenser leurs propres émissions. Or il y a quelques mois, plusieurs usines chinoises ont été accusées de fabriquer volontairement du HFC-23 pour bénéficier des crédits liés à sa destruction. Alerté, le Secrétariat de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique a ouvert une enquête.
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