A Saint-Herblain, à coté de Nantes, une nouvelle crèche a été conçue spécialement pour réduire l’exposition des petits à la pollution de l’air intérieur. Cette crèche écolo posssède une toiture végétalisée, des panneaux solaires, une meilleure ventilation et un choix de matériaux adaptés. L’objectif était surtout de limiter l’exposition aux composés organiques volatiles (COV), comme le formaldéhyde et le benzène, qui sont cancérigènes. Charline Dematteo, qui travaille pour le cabinet de conseil en développement durable Inddigo, était chef de projet sur ce projet achevé en 2009, elle revient sur les enjeux de la construction de cette crèche innovante.
Pourquoi une crèche éco-conçue ?
C’est une volonté de la ville de Saint-Herblain. Le site était concerné par la présence de radon (un gaz naturellement radioactif), ce qui a conduit la ville à entamer une démarche d’amélioration de la qualité environnementale en travaillant sur le bâtiment et sur la qualité de l’air. Les jeunes enfants constituent un public particulièrement sensible à la pollution de l’air intérieur. Les études ont montré que proportionnellement, ils respirent plus que les adultes, ils sont aussi exposés de manière différente aux polluants (proximité avec le sol). Enfin, en 2009, l’association Santé et Environnement a publié un rapport sur la pollution de l’air intérieur dans les crèches qui a mis en lumière ce problème. Cela a coïncidé avec notre projet pilote.
Qu’avez-vous mis en œuvre ?
Pour réduire la pollution de l’air intérieur, nous avons travaillé sur 3 leviers. D’abord les matériaux employés dans la construction, par exemple les revêtements de sol ou encore les peintures. Nous avons choisi des peintures minérales, qui du fait de la nature du liant, des pigments et du solvant, n’émettent quasiment pas de substances polluantes contrairement aux peintures organiques. Les deux autres leviers ont concerné la ventilation, avec la mise en place d’une ventilation mécanique double flux : de l’air préchauffé entre d’un côté de la pièce et est extrait de l’autre côté. Nous avons également travaillé sur une aération traversante de la crèche, grâce aux fenêtres en façade et à des ouvertures au niveau du toit.
Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
La crèche de Saint-Herblain a posé les bases de futures constructions, puisque nous avons ensuite travaillé sur une vingtaine de projets similaires d’établissements en France.
Mais elle a également attiré notre attention sur l’importance des usages. En effet, deux ans après la mise en service de la crèche, nous sommes retournés sur place pour mesurer les débits du système de ventilation et nous avons trouvé des débits non-conformes, probablement en raison d’un mauvais équilibrage ou d’un renouvellement insuffisant des filtres. Par ailleurs, des études ont montré que pour les logements, même si c’est difficile à évaluer de façon précise, environ 30% de la pollution proviendrait de produits de consommation courante, comme les produits d’entretien. Dans le cas de la crèche de Saint-Herblain, le mobilier et son déballage ont apporté une pollution que nous n’avions pas anticipée. Il faut donc aussi prendre en compte l’usage des bâtiments pour mieux lutter contre la pollution de l’air intérieur.
Julien Leprovost
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Un modèle de crèche écolo ...
[…] " A Saint-Herblain, à coté de Nantes, une nouvelle crèche a été conçue spécialement pour réduire l’exposition des petits à la pollution de l’air intérieur. Cette crèche écolo posssède une toiture végétalisée, des panneaux solaires, une meilleure ventilation et un choix de matériaux adaptés. L’objectif était surtout de limiter l’exposition aux composés organiques volatiles (COV), comme le formaldéhyde et le benzène, qui sont cancérigènes. Charline Dematteo, qui travaille pour le cabinet de conseil en développement durable Inddigo, était chef de projet sur ce projet achevé en 2009, elle revient sur les enjeux de la construction de cette crèche innovante. Pourquoi une crèche éco-conçue ?C’est une volonté de la ville de Saint-Herblain. Le site était concerné par la présence de radon (un gaz naturellement radioactif), ce qui a conduit la ville à entamer une démarche d’amélioration de la qualité environnementale en travaillant sur le bâtiment et sur la qualité de l’air. Les jeunes enfants constituent un public particulièrement sensible à la pollution de l’air intérieur. Les études ont montré que proportionnellement, ils respirent plus que les adultes, ils sont aussi exposés de manière différente aux polluants (proximité avec le sol). Enfin, en 2009, l’association Santé et Environnement a publié un rapport sur la pollution de l’air intérieur dans les crèches qui a mis en lumière ce problème. Cela a coïncidé avec notre projet pilote. Qu’avez-vous mis en œuvre ?Pour réduire la pollution de l’air intérieur, nous avons travaillé sur 3 leviers. D’abord les matériaux employés dans la construction, par exemple les revêtements de sol ou encore les peintures. Nous avons choisi des peintures minérales, qui du fait de la nature du liant, des pigments et du solvant, n’émettent quasiment pas de substances polluantes contrairement aux peintures organiques. Les deux autres leviers ont concerné la ventilation, avec la mise en place d’une ventilation mécanique double flux : de l’air préchauffé entre d’un côté de la pièce et est extrait de l’autre côté. Nous avons également travaillé sur une aération traversante de la crèche, grâce aux fenêtres en façade et à des ouvertures au niveau du toit…/…" – […]
Un modèle de crèche éco-re...
[…] A Saint-Herblain, près de Nantes, une nouvelle crèche a été conçue spécialement pour réduire l’exposition des petits à la pollution de l’air. Un exemple à suivre. […]
Un modèle de crèche écolo ...
[…] A Saint-Herblain, près de Nantes, une nouvelle crèche a été conçue spécialement pour réduire l’exposition des petits à la pollution de l’air. Un exemple à suivre. […]